Alors, le vin est-il cancérigène ou non ?

Ce mois de janvier, c’était « Dry January ».

Seuls ceux qui vivaient dans une grotte, sans internet et téléphone, n’ont pas pu être au courant, vu la quantité d’expert (ou pas…) qui sont venus s’exprimer sur le sujet.

Eh oui, l’alcool même à petite dose, y compris le vin, serait dangereux pour la santé. Je ne compte plus les addictologues intégristes qui considèrent qu’au premier verre de vin, nous sommes sur la pente fatale de l’alcoolisme et irrémédiablement perdus pour la société, ou les cancérologues qui nous prédisent une fin dans d’atroces souffrances à la moindre vue d’un verre de vin.

Plus les experts autoproclamés qui ne font que répéter à foison ces propos.

Donc le vin, c’est mal, mais le Coca-Cola® c’est bien. La preuve, même notre sinistre des Sports a vanté ses mérites lors des jeux olympiques, c’est dire¹…

Pour en revenir au vin, un de mes derniers articles² démontrait que les produits laitiers fermentés, et particulièrement le fromage, bien que riches en matières grasses saturées, ne provoquent pas de maladies cardiovasculaires et sont même favorables à une réduction des maladies cérébro-vasculaires.

Quant au vin, j’y démontrais aussi que celui-ci, en quantité raisonnable, réduisait les maladies cardiovasculaires. Ce qui se trouve être plutôt sympathique parce qu’un bon fromage, c’est quand même meilleur avec un verre de bon vin…

Mais quid des cancers provoqués par la consommation de vin qui, contrairement au Coca-Cola®, contient de l’alcool ?

Je viens de trouver deux études prospectives qui font le point sur ce sujet.

La première³, datant d’août 2024, révèle que les buveurs qui préféraient le vin (c’est-à-dire consommant plus de 80 % de l’éthanol total provenant du vin) ou ceux qui buvaient uniquement pendant les repas ont montré une légère réduction de leur risque de mortalité par cancer et de mortalité toutes causes confondues (rapport de risque [RR] de 0,94 pour les deux). La petite association protectrice était un peu plus forte chez les personnes qui ont rapporté les deux tendances (RR de 0,88), en particulier si elles étaient d’un statut socio-économique inférieur (RR de 0,79).

Quant à la deuxième⁴, datant de septembre 2023, celle-ci est une méta-analyse portant sur 26 études observationnelles qui n’ont trouvé aucune association entre la consommation de vin et un quelconque type de cancer, avec néanmoins une mise en garde concernant une certaine hétérogénéité substantielle entre les études.

Bon, nous voila rassurés. Nous pouvons continuer à nous faire plaisir…