Une affaire de principes

Je viens de regarder ce film (tiré d’un chapitre du livre de José Bové1) et dont je vous livre le synopsis : « 16 octobre 2012, le commissaire à la santé de la commission européenne John Dalli est poussé à la démission pour avoir participé à des rendez-vous secrets, notamment avec un fabricant suédois de Snus, tabac à priser, autorisé uniquement dans ce pays. Il est accusé d’avoir touché un pot-de-vin pour entraver le vote de la directive tabac. Soupçonnant l’existence d’un complot, José Bové (Bouli Lanners), avec l’aide de Patrice (Thomas VDB), son assistant parlementaire, et de Clémence (Céleste Brunnquell), une stagiaire opiniâtre, se lancent dans une contre-enquête qui va les mener jusqu’au plus haut sommet du pouvoir européen. Lobby du tabac, compromissions de la Commission européenne, conflits d’intérêts au sein de l’Olaf (Office européen de lutte anti-fraude). Ce qu’ils découvrent au fil d’une enquête semée d’embûches dépasse de loin une simple affaire de “rendez-vous non déclarés”… ».

On y découvre que les lobbies sont infiltrés au plus haut niveau des institutions européennes puisque Giovanni Kessler, l’ex-patron de l’Olaf (Office européen de la lutte antifraude), a été condamné en première instance à un an de prison avec sursis. Peine des plus légère et qui démontre que l’adage « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » est toujours autant d’actualité…

L’affaire avait aussi éclaboussé l’ancien président de la Commission européenne José Emmanuel Barroso2. À l’époque, malgré une pétition réclamant des mesures fortes et exemplaires, la Commission européenne avait choisi d’agir avec prudence en confiant l’affaire à son comité d’éthique, un comité consultatif composé de 3 personnes, dont 2 sont des anciens conseillers de la Commission Barroso3

L’affaire devrait maintenant être jugée d’ici à quelques années. Vu l’importance du personnage qui s’est retrouvé propulsé conseiller auprès de la banque Goldman Sachs (oui, celle à l’origine de la crise des subprimes et la crise de la dette grecque, qui ont contribué à la crise financière de 2007 à 2011), je ne serais pas surpris de la légèreté de la peine.

Ce film dénonce l’importance des lobbies qui œuvrent à tous les niveaux. Cette fois-ci, il était question des lobbies du tabac, mais lorsque l’on sait que les industries pharmaceutiques font partie du top 10 des plus importants lobbyistes pour l’Union européenne, on est en droit de penser que les mêmes pratiques douteuses de la part de celles-ci ont lieu et que ce n’est pas demain que nous allons cesser de nous voir imposer des médicaments inutiles autant que dangereux !

 

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