Notre ministre de la santé, que l’on sait coutumière des pires conneries, vient d’avoir une illumination et a enfin pris (miracle) une bonne décision : le format retenu pour l’étiquetage nutritionnel simplifié des aliments sera le Nutri-Score, un étiquetage qui fonctionne avec 5 couleurs. À 1 mois des élections et de la perte probable de son poste de ministre, il était enfin temps qu’elle prenne la seule bonne décision de sa carrière…
Pour ceux qui n’ont pas suivi l’histoire depuis le début, un groupe de chercheurs de l’Inserm a étudié un étiquetage nutritionnel calculé en fonction de composantes négatives (énergie, sucres simples, acides gras saturés et sodium) et de composantes positives (fibres, protéines, catégorie spécifique d’aliments tels que fruits/légumes/fruits à coque). Tout ceci traduit en 5 couleurs qui vont du vert à l’orange. Bref simple, efficace et compréhensible par tout un chacun.
Mais c’était sans compter sur l’industrie agroalimentaire qui, sous le fallacieux prétexte de défendre le « bien manger » (surtout continuer à vendre leur merde…), ont tout fait pour torpiller cette bonne idée. Et je te crée des associations bidons (bien évidemment entièrement subventionnées par eux), et je t’y invite tous les hommes politiques et élus que je peux corrompre, et je te crie au scandale comme quoi on veut tuer la bonne chère française (c’est vrai que les chips ou la pizza surgelée bas de gamme, comme nourriture traditionnelle française…), et je te ponds un affichage concurrent complètement incompréhensible pour brouiller les pistes !
L’obésité est un problème de santé mondial et qui ne fait qu’empirer. Mais il ne faudrait tout de même pas que l’amorce de la plus petite solution puisse perturber le chifre d’affaire de ces messieur dont le seul intérêt est de continuer à vendre leur produits de merde en toute impunité…
Bref, après plusieurs années d’une bataille homérique, la démission de plusieurs experts (écœurés par les conflits d’intérêts flagrants des autres membres avec l’industrie agroalimentaire) ainsi qu’une pétition qui a réuni plus de 250 000 signatures, notre ministre de la santé a enfin tranché le 17 mars 2017 : ce sera le Nutri-score. Seul bémol, à cause des règles européennes, celui-ci ne sera que facultatif et donc à la discrétion et au bon vouloir du fabricant.
J’espère seulement que les acheteurs de ces produits vont privilégier ceux avec cet affichage nutritionnel (et bien évidemment ceux tirant au vert…) obligeant ainsi, de fait, les industriels à s’y conformer.