J’avais plusieurs fois évoqué les démêlés de Sanofi avec la justice dans l’affaire de la Dépakine, pour laquelle le labo était accusé de « blessures involontaires », de « tromperie aggravée » ainsi que « d’homicides involontaires »1, affaire qui vient de se conclure par une première condamnation2 (et j’espère la première d’une longue série…).
Eh bien voici que ce même labo est sous l’effet d’une enquête judiciaire actuellement menée par le pôle santé publique du tribunal de Paris3.
En effet, la fabrication de la Dépakine provoque le rejet de deux substances : le bromopropane et le toluène, classés par l’Union européenne et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme reprotoxiques et cancérogènes probables.
Le site de production avait connaissance de la dangerosité de ces deux produits depuis 2012, mais aurait sciemment dissimilé leur existence jusqu’en 2018, allant même jusqu’à falsifier des rapports, à cacher des données ou à mentir au moment des inspections.
Il faut savoir que les rejets de bromopropane ont atteint, certains jours, jusqu’à 190 000 fois la norme autorisée…
Mais puisque l’on dit que les labos pharmaceutiques n’œuvrent que pour notre santé et notre bien-être… Hélas, à l’instar de la majorité des gros industriels, seul compte la recherche du profit ; même si, pour cela, elles doivent porter atteinte à notre planète terre ainsi qu’à l’intégrité de ceux qui la peuplent !
1 Maladies cardiovasculaires, cholestérol et statines : Sanofi et la dépakine
2 France Info : Sanofi condamné dans l’affaire Dépakine : pourquoi ce jugement est particulièrement important, notamment pour les victimes
3 Reporterre : Sanofi a caché les rejets toxiques de son usine Dépakine