Tout d’abord une étude danoise a fait le point sur les prescriptions de statines et relève que grâce à l’abaissement du seuil de cholestérol LDL, à l’extension de la tranche d’âge (recommandation des statines mêmes chez les personnes très âgées) ainsi qu’à la modification de l’outil SCORE, les prescriptions de statines (si ces critères étaient strictement respectés) passeraient de 15,4 % à 32,3 %. Logique…
La conclusion en est que si ces recommandations étaient parfaitement mises en œuvre, 25 % plutôt que 11 % des événements de maladie cardiovasculaire (MCV) pourraient être évités, avec un nombre à traiter (NNT) de 19 au lieu de 20. Le résultat est le suivant : le nombre éligible pour le traitement par statine serait doublé, tout comme la réduction des événements cliniques
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Je ne sais vraiment pas d’où ils sortent leurs chiffres, et surtout quelle méthode de calculs ils utilisent pour trouver un NNT de 20 ? En me basant sur l’étude JUPITER (reconnue complètement bidonnée mais dont de nombreux cardiologues et médias citent encore en référence…), en prenant en compte tous les critères et en retenant la méthode la plus avantageuse, j’arrive à un NNT moyen entre 10 et 20 fois plus élevé…
Une autre étude s’est penché sur la question de savoir si le fait de rémunérer les patients pour qu’ils prennent leurs statines pourrait augment l’observance de la prescription. Je vous passe les détails de la méthode de rémunération pour m’attarder sur les résultats de ce test : eh bien oui, ce fut un grand succès ! L’observance du traitement était nettement meilleure chez les personnes recevant une incitation financière.
Sauf que ça ne s’est traduit ni par un quelconque changement du taux de LDL-C, ni par la moindre réduction des maladies cardiovasculaires. Comme quoi il est évident que payer des gens pour prendre des médicaments qui ne servent à rien n’améliore pas la santé de ceux-ci…
JAMA Network : Effect of Patient Financial Incentives on Statin Adherence and Lipid Control