Propos de certains professeurs : mensonge ou désinformation ?

Les deux, hélas, les deux…

Il y a peu de temps, j’avais écrit un article sur les piètres résultats de l’étude CLEAR-Outcomes évaluant les effets de l’acide bempédoïque¹.

Un grand professeur dont je tairai le nom (attendu que la tendance soit à la mise en examen de quiconque critiquant un tant soit peu violemment tout personnage en vue²) mais dont le montant de ses émoluments octroyés par les labos feraient pâlir d’envie n’importe quel stipendiaire³, a commenté les résultats de cette étude⁴.

À la question est-ce que cela améliore le pronostic des patients ?, ce dernier a répondu sans hésiter oui, en précisant cela réduit indiscutablement les événements ischémiques d’environ 20 % – 23 % si je me souviens bien, de façon très statistiquement significative, notamment l’infarctus du myocarde et les revascularisations coronaires.

Comme c’est beau, j’en pleurerais presque !

Recentrons le débat : comme d’habitude, les fameux 20 % – 23 % sont exprimés en pourcentages relatifs afin de masquer les médiocres résultats qui tournent oscillent entre 0,33 et 1,36 % pour les critères individuels (les critères composites étant bien évidemment légèrement plus avantageux : plus vous multipliez les critères, plus il est facile d’avoir un résultat positif…) et ce pour la durée totale de l’essai, ce qui nous donne une efficacité annuelle située entre 0,10 et 0,40 %.

Nettement moins vendeur…

Ce monsieur précise aussi : Il n’y a pas d’effet sur l’accident vasculaire cérébral et il n’y a pas d’effet – et c’est un peu une déception – sur la mortalité toutes causes ou la mortalité cardiovasculaire.
Pour le coup, c’est plutôt con ! Avec ce médicament, vous risquerez peut-être moins de mourir d’une maladie cardiaque, mais plus d’une autre cause…

Le comble de l’indécence restant l’évocation des effets secondaires : En termes de tolérance, c’est globalement bien toléré avec un léger excès de goutte et de lithiase vésiculaire.
Rétablissons la vérité : vous avez 3 fois plus de risques de finir sous dialyse que d’éviter un infarctus mortel ou non mortel (2,89 % vs 1,05 %) et 5 fois plus de risques d’avoir un taux d’acide urique qui explose les compteurs (5,28 % vs 1,05 %).

Alors oui, je confirme, il y a bien mensonge et désinformation…