Où l’on reparle du déficit de la « sécu »…

Alors que le gouvernement tablait sur un léger excédent en 2019, les comptes de l’Assurance Maladie vont se retrouver dans le rouge avec un déficit annuel estimé à un peu plus de 5 milliards d’euros en 2019 et pareil pour 20201.
Je ne doute pas un instant que le gouvernement et notre chère ministre de la Santé vont prendre les mesures qui s’imposent. Mesure qui, comme d’habitude, vont conduire à une aggravation de la qualité des soins…
Seule consolation, au moins cette fois-ci, ils ne pourront pas impunément réduire le personnel des hôpitaux (surtout celui des urgences…), mais je ne suis pas du tout inquiet : comme d’habitude, ils sauront prendre les pires décisions possibles…

Si vous me le permettez, Madame Buzin, j’ai personnellement quelques idées pleines de bon sens qui permettraient de sérieusement réduire ce déficit, voire de permettre à l’assurance maladie de redevenir bénéficiaire.

Prenons le cas des statines. Ne voulant aucunement être agressif sur ce sujet, je me référerai au site « Voix Médicales » (au demeurant de très grande qualité mais dont, hélas, les mises à jour ne sont plus très fréquentes), tenus par des médecins, et où il est stipulé qu’entre 66 et 90 % des patients se voient prescrire une statine en dehors de l’attente d’un bénéfice réel2.
En 2012 (je n’ai pas de chiffres plus récents…), les remboursements de l’Assurance Maladie concernant les statines atteignaient 1,2 milliard d’euros pour 6,4 millions de patients, avec une prévision d’augmentation de ces derniers de 1 million par année.
Pour simplifier, tablons à la louche sur environ 10 millions de patients, avec des remboursements atteignant les 2 milliards d’euros (toujours à la louche…). Si l’on supprime la prescription de statines sur 80 % des patients, ça nous fait donc une économie d’environ 1,6 milliards d’euros.

C’est déjà un bon début, n’est-ce pas ? On a déjà réduit le déficit quasiment d’un tiers !

Prenons par exemple le cas des IPP qui sont aussi largement surprescrits : dans environ 80 % des cas, celle-ci n’était pas justifiée3.
Sachant qu’en 2015, il a été vendu approximativement 21 millions de boites d’IPP en France4, soit un coût (je vous fais grâce des calculs et toujours à la louche…) pour l’assurance maladie d’approximativement 70 millions d’euros. Certes, c’est moins flagrant que pour les statines, mais c’est toujours un pas dans la bonne direction.

Et je ne vous parle que des médicaments sur lesquels j’ai sérieusement travaillé.

Si l’on stoppe le remboursement de tous les médicaments inutiles (et/ou dangereux…), combien d’économies peut-on espérer ?
Si on limite le remboursement des nouveaux médicaments vendus beaucoup plus cher que leurs prédécesseurs mais même pas plus efficace, combien d’économies peut-on espérer ?

Rien que du bon sens, ma chère Madame Buzin, rien que du bon sens.

Hélas, mille fois hélas ! Que vaut le bon sens face aux centaines de millions d’euros allègrement dépensés par les lobbyistes de tous poils qui hantent les couloirs de la chambre des députés. Je n’ai d’ailleurs pas réussi à trouver les chiffres concernant ceux-ci (même pas sûr qu’ils soient publiés…), mais ils ne peuvent être qu’à l’image de ceux de l’Union Européenne qui sont plutôt affolants5 !
Hélas, mille fois hélas ! Il est notoire que ce sont les grosses industries qui font la pluie et le beau temps au sein des gouvernements (qu’ils se prétendent de gauche comme de droite…) et le simple bon sens n’a absolument pas cours chez des ministres plus prompts à écouter les consignes des entreprises qui les engraissent qu’à vraiment prendre en compte les besoins des patients et des contribuables qui les ont élus.
Je suis persuadé qu’une fois de plus notre ministre de la Santé va nous concocter une usine à gaz qui, loin de présenter une quelconque efficacité sur le long terme, va plutôt compliquer inutilement les choses et surtout ne résoudre aucun problème.

Aie confiance…

Ka : Faites-moi confiance…

2 réflexions au sujet de “Où l’on reparle du déficit de la « sécu »…”

  1. Bonjour, j’aime votre travail. Je vous suis depuis un petit moment déjà. Je suppose que ça pourrait vous attirer des ennuis et vous faire perdre du temps mais je trouve dommage de ne pas pouvoir partager vos infos sur les réseaux sociaux. Mais je répète j’aime ce que vous faites.
    Merci beaucoup.
    Guillaume.

    • Bonjour.
      Désolé pour les réseaux sociaux mais Facebook, Twetter, Instagram et consorts ne sont pas ma tasse de thé. Déjà parce que ce ne sont surtout des aspirateurs à données personnelles pour lesquels je refuse de divulguer la moindre information, ensuite parce que les recherches et la mise à jour de ce site m’occupent bien assez comme ça. Eh oui, je fais tout ça bénévolement (ça ne me rapporte strictement rien…), j’ai beaucoup d’autres occupations et l’activité sur les réseaux sociaux est extrêmement chronophage.
      Il est indéniable que je préfère largement une bonne session de windsurf que passer mon temps sur Facebook…

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