Étude clinique Fourrier sur les inhibiteurs de PCSK91 :
- Taux moyen de cholestérol LDL : entre 30 et 40 mg/dl (59 % de réduction)
- Pourcentage de patients ayant subi un évènement du critère primaire2 : 9,8 % (Placebo 11,3 %)
- Légère augmentation de la mortalité cardiovasculaire et de la mortalité toute cause
Étude clinique ODYSSEY-Outcomes sur les inhibiteurs de PCSK93 :
- Taux moyen de cholestérol LDL : <50 mg/dL (60 % de réduction)
- Pourcentage de patients ayant subi un évènement du critère primaire4 : 9,5 % (Placebo 11,1 %)
- Aucune différence sur la mortalité cardiovasculaire
Autrement dit, 1344 patients de l’étude Fourrier et 903 patients de l’étude ODISSEY-Outcomes sous inhibiteur de PCSK9 ont eu à subir un problème cardiovasculaire malgré un taux de cholestérol LDL extrêmement bas.
Question : Le cholestérol étant majoritairement la cause des maladies cardiovasculaires (ce n’est pas faute de l’entendre ou de le lire sur tous les sites médicaux…), pourquoi des patients avec un taux de cholestérol anormalement bas ont-ils encore des problèmes cardiovasculaires ?
Question subsidiaire : Jusqu’à quel taux faudra-t-il faire baisser le cholestérol pour espérer éradiquer les maladies cardiovasculaires ?
Autre question subsidiaire : Quelle est l’espérance de vie (en bonne santé…) sur le long terme d’une personne avec un taux de cholestérol aussi bas4 ?
La réponse que le bon sens me dicte n’est hélas pas celle que fournissent tous les éminents professeur grassement rémunérés par les labos qui vendent ces produits…
1 NEJM : Evolocumab and Clinical Outcomes in Patients with Cardiovascular Disease
2 CHD death, any non-fatal MI, fatal and non-fatal ischemic stroke, unstable angina requiring hospitalization
3 NEJM : Alirocumab and Cardiovascular Outcomes after Acute Coronary Syndrome
4 All cause mortality/non-fatal MI/non-fatal ischemic stroke, all cause mortality
5 Maladies cardiovasculaires, cholestérol et statines : 1001 raisons de ne pas faire baisser son cholestérol à l’aide de médicaments hypocholestérolémiants
Depuis une vingtaine d’années déjà que les Statines sont sur le marché du médicament, le sujet est
sensé être totalement épuisé, et les conclusions définitivement
acceptées, telle une résolution unanime à
en juger par le nombre d’études publiées l’ayant déjà abordé et par le nombre hallucinant de prescriptions
délivrées de par le monde. Cholestérol et Statines semblent êtres indissociables à jamais !
Toute la médecine et tous ses adeptes ne doivent s’employer que pour réduire au plus bas ce Cholestérol,
quitte à l’éradiquer de la circulation plasmatique. Pour cela, un seul moyen, les Statines. Car nalement,
la
notion de taux élevé de cholestérol était continuellement revue à la baisse. A croire qu’on ne parle pas du
même cholestérol, indispensable à toute forme de vie cellulaire.
Pourtant ,non sans controverse, il est de toute évidence toujours sujet à des débats experts ,et sources
d’interrogations profondes, même si elles restent souvent inaudibles à l’oreille distraite, et même si le
divorce n’est pas du tout à l’ordre du jour…du moins pas encore .
Pour avoir été initialement un prescripteur convaincu et un consommateur assidu de Statines, de
‘’TAHOR’’ particulièrement, d’abord dans une visée thérapeutique pour réduire ‘’mon hypercholestérolémie’’,
par extension ensuite dans une visée préventive contre le risque cardio-vasculaire, il était primordial dans
cette présente démarche que je prenne entièrement conscience de ce que mon objectivité légitimement
soupçonnée d’être contaminée par un passif aussi riche ne puisse souffrir
d’aucun compromis…
Cependant, la confrontation violente entre le vécu du patient que j’étais et le savoir supposé
scientifique
du médecin que je fus était révélatrice de tellement de contradictions et de
superpositions, et dont la gestion avait nécessité un tout autre apprentissage, dans un tout autre langage,
celui des faits. C’est alors que désapprendre devenait impératif. C’est dire que d’avoir le même
vocabulaire ne suppose pas forcement d’avoir le même langage. Le Cholestérol en est le meilleur exemple, il
pouvait être l’ennemi public numéro 1 de tout les temps, ce qui s’avère être totalement erroné, mais aussi
l’ingrédient indispensable à toute forme de vie cellulaire. Soit, la nuance est de taille…
C’est alors que désapprendre devenait impératif.
Peu importe combien de preuves scientifiques
j’ai pu rassembler prouvant l’extrême contraire de ce
que je savais, de ce que je pensais savoir, le même réflexe
restait pourtant toujours là, tenace et
imperturbable. Des habitudes de vingt-trente ans d’âge ne pouvaient être remplacées du jour au lendemain.
Me découvrir si résistant à toute réévaluation, si peu disposé à toute remise en question en la
matière, était la preuve d’un enseignement ‘’réussi’’, parfait, qui avait pour vocation d’être sacré et
durable. Telle une loi divine ou morale, tenter d’interpréter cette hypothétique théorie du Cholestérol c’était
déjà l’enfreindre. Mais, celui qui cherche a déjà trouvé….
Aussi, avec toutes ces informations apparemment à portée de main de tous, on ne peut que se demander
pourquoi y t-il a une aussi large acceptation, une quasi-unanime résignation face à de telles contradictions.
Nous priver de toutes ces ressources scientifiques
sous prétexte quelles soient justement
scientifiques,
quelles soient écrites avec de grands mots, ne peut être que l’expression d’une
déprime intellectuelle sans égal.
Je suis loin de pouvoir oublier à quel point fut grande mon incompétence médicale envers mes
patients et envers moi-même. A quel point fut impardonnable mon ignorance, mon arrogance, et mon
entêtement. Un abus de confiance
aussi odieux, aussi sévèrement blâmé, ne pouvait se perpétuer. S’auto
justifier
semblait être prévisible, chez ce médecin-malade doublement manipulé, qui a choisi de se prendre
en charge, en usant d’une médecine toute aussi malade que lui, promettant tout ce qu’elle n’avait pas.. L’avouer constitue un aboutissement
certes, mais bien tardif, et au prix de cicatrices bien visibles.
De voir un jour la médecine prendre sa revanche sur l’ignorance, sur la maladie, et sur le marketing,
cet art illusoire et dangereux, triomphant d’elle a tout les coups jusque-ici, n’est alors que le fantasme d’un
écrivain tellement frustré par ses contraintes rédactionnelles, qui peine à jargonner sans se préoccuper du
sens des mots. Le fantasme d’un malade désabusé par l’incompétence de ceux à qui il s’est livré. Le
fantasme d’un médecin trompé, d’avoir l’attention si longtemps détournée de la compréhension véritable de
l’essentiel.
L’heure est sombre, aussi sombre que celle qui précède l’aurore.
(1) https://www.facebook.com/Dr.Aziz.Djalane/
Merci pour ce témoignage qui, venant si je puis dire, d’un homme de l’art, en est d’autant plus important.
Si la majorité des médecins pouvaient avoir la même clairvoyance que vous, beaucoup de patients se porteraient mieux…