Où l’on reparle des inhibiteurs de la CETP

Les inhibiteurs de la CETP étaient quelque peu tombés dans l’oubli depuis l’arrêt des essais de ce produit par les principaux labos (Hoffman-Laroche, Eli-Lilly et Pfizer) pour cause de mortalité accrue ou d’inefficacité . Seul Merk persévérait en poursuivant son essai clinique REVEAL.

Le dernier communiqué de Merk sur ce sujet laissait entendre que les résultats de l’étude clinique REVEAL qui seraient présentés lors de l’ « European Society of Cardiology (ESC) 2017 Congress » dépasseraient toutes les espérances…

Nous y voilà donc.

Mis à part l’effet de ce produit sur le cholestérol (hausse du cholestérol HDL et baisse du cholestérol LDL) et sur lequel il ne sert strictement à rien de s’étendre; l’étude, comparant les mérites d’une thérapie intensive par statine versus une thérapie intensive par statine + Anacetrapib, est créditée d’un modeste réduction de 9 % du risque relatif d’un critère primaire composite comprenant : décès d’origine coronarienne, infarctus ou revascularisation. Ce qui nous donne une réduction absolue de 1 % sur 4,1 années, soit 0,24 % par an, soit un NNT annuel de 416… Quant aux décès de causes cardiovasculaires, le NNT annuel est de… 1949.

Apparemment, pas d’effets secondaires majeur (n’oublions pas que l’Anacetrapib étant ajouté à une statine à forte dose, ses effets secondaires même légers viennent donc se cumuler avec ceux des statines…) mais une inquiétude suite à une légère augmentation de la tension artérielle et une légère réduction de la fonction rénale. En outre, le médicament a également l’inconvénient d’une persistance dans les tissus adipeux qui se poursuit pendant plusieurs années et dont personne ne peut prédire quels en seront les effets à long terme.

La plupart des spécialistes présents lors de ce congrès ont qualifiés les résultats de « modestes », on comprend aisément pourquoi…

Vous trouverez une analyse plus complète de cette étude ici.