Tout bien portant est un malade qui s’ignore, c’est bien connu !
Et cet adage est confirmé par cet outil de l’« American College of Cardiology » que je viens de découvrir et qui mesure les risques cardiovasculaires à partir de critères tels que l’âge, le sexe, le taux de cholestérol, la tension, etc.
J’ai donc testé cette merveille et les résultats sont pour le moins étonnants… Passons sur le fait que dès passé 60 ans, on veut vous imposer systématiquement des statines pour s’attarder sur un point dont je n’avais même pas conscience : je suis hypertendu !
Pourtant, chaque fois que je vais voir mon médecin et que celui-ci prend ma tension, il me sort invariablement la même phrase : vous avez une tension de jeune homme ! Effectivement, celle-ci se situe en général aux alentours de 120-60.
Eh bien, après avoir rempli le formulaire, j’ai eu la surprise de constater que malgré cette tension de jeune homme, le calculateur me signale une pression sanguine trop élevée et me recommande une thérapie « non pharmacologique » : Les adultes présentant une tension artérielle élevée ou une hypertension de stade 1 qui présentent un risque estimé d’ASVD à moins de 10 % sur 10 ans devraient être traités par un traitement non pharmacologique et subir une autre évaluation de la tension artérielle dans un délai de 3 à 6 mois.
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Et si j’augmente légèrement celle-ci pour arriver à 130-70, je suis classé dans le groupe « hypertendu stade 1 » avec un traitement médicamenteux à la clé.
Sur le sujet de l’hypertension, je recommande la lecture de cet article : Nombre de ceux qui prennent des médicaments contre l’hypertension artérielle ne le devraient pas paru en 2012. À l’époque le seuil d’hypertension était situé au-dessus de 140 à 150 et il n’y avait pas de preuves concluantes de la nécessité de traiter une hypertension légère. On y évoquait déjà le concept de « pré-maladie » comme la « pré-hypertension » ou le « pré-diabète » qui consiste à traiter un malade ne présentant que des facteurs de risque, et ce même avant la moindre preuve d’existence de la maladie et qui peut être extrêmement rentable (pour les labos…): plus de patients traités sur des périodes de temps beaucoup plus longues.
Rien de nouveau sous le soleil, donc. Encore et toujours plus de business…
Pour en revenir au calculateur, celui-ci ne prend toujours pas en compte ni l’alimentation (« trop gras, trop sucré, trop salé », méditerranéen…), ni l’activité physique.
Bref, encore un calculateur de merde !
- American College of Cardiology : ASCVD Risk Estimator Plus
On peut avec une pointe d’humour (noir?) aller encore plus loin dans cet état d’esprit:
La vie est la première maladie mortelle…Nous sommes donc tous dès notre naissance ipso facto en état de « pré-mort »…Il y a donc de l’or à se faire à découvrir la molécule préventive à cet état…A bon entendeur…