Une nouvelle information commence à faire du bruit : suite à une « class action », la justice fédérale américaine a déclassifié, jeudi 16 mars, plus de 250 pages de correspondance interne de la firme agrochimique, montrant que cette dernière s’inquiétait sérieusement, dès 1999, du potentiel mutagène du glyphosate, principe actif de son produit phare, le Roundup, et molécule phytosanitaire la plus utilisée au monde. Le pire étant que la veille même, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) annonçait qu’elle ne considérait le glyphosate ni comme cancérogène ni même mutagène – c’est-à-dire capable d’engendrer des mutations génétiques.
Ces mêmes documents prouvent que, bien avant l’ECHA, Monsanto avait bénéficié de l’appui de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), chargée aux Etats-Unis d’évaluer la sûreté du glyphosate.
Une fois de plus, nouvelle démonstration de la collusion des grands industriels avec les différentes agences gouvernementales. Cette fois-ci, il s’agit de Monsanto, mais je ne doute pas que l’on puisse remplacer Monsanto par n’importe quelle industrie pharmaceutique et l’ECHA par n’importe que officine gouvernementale !
Je vous conseille de relire cet article, hélas toujours d’actualité, de Michèle Rivasi appelant à une opération main propre sur la santé.
Je me permets de citer quelqu’uns de ses propos :
Le système est complètement pourri, les laboratoires pharmaceutiques achètent tout le monde
L’aspect économique prime sur l’aspect sanitaire
Les intérêts privés viennent heurter l’intérêt général ; parce nous ne sommes toujours pas sortis de la collusion entre l’État et les groupes pharmaceutiques
Il est temps que ceux chargés de préserver l’intérêt général et la santé publique exercent leurs responsabilités
Inquiétant…