L’étude PREDIMED chahutée

Un chercheur indépendant (John P.A. Ioannidis) a contesté les résultats de l’étude PREDIMED sur la base d’erreurs statistiques. L’équipe en charge de l’étude a tenu compte de ses conclusions et a republié une version corrigée de celle-ci.

Il semblerait que les résultats ne soient pas significativement différents de ceux publiés initialement, mais le Pr Ioannidis regrette que les données brutes de cet essai cliniques ne soient pas accessibles afin de permettre de véritablement vérifier les données de l’étude. Sur ce point, je suis en parfait accord avec lui : toutes les études cliniques (je dis bien toutes…) devraient mettre à disposition les données brutes de leurs essais cliniques, hélas les entreprises pharmaceutiques se retranchent derrières le secret commercial (ou des affaires) afin d’éviter justement d’avoir à fournir ces chiffres.
Car si tel était le cas, je pense que l’on apercevrait rapidement que la plupart des études sont tout sauf impartiales et avantagées en fonction de qui les finances, mais aussi que les statines font parties d’un des plus scandales sanitaires de la décennie…

Pour en revenir à l’étude PREDIMED, sans nul doute que ça va donner du grain à moudre pour tous les thuriféraires des statines.
Ces mêmes pro-statines qui nous vantent par exemple (liste non exhaustive…) l’étude JUPITER (où l’augmentation des cas de diabète n’a pas été révélée lors de la publication initiale de l’étude),ou encore les études PROSPER et SEAS dans lesquelles les augmentations conséquentes des cancers dans la branche statines et ézétimibe ont été décrétés comme dues au hasard. J’évoquerai aussi l’étude ENHANCE que le labo financeur refusait de publier à cause de ses résultats catastrophiques et qui à finalement dû la publier sous la pression du congrès ainsi que l’étude FOURRIER sur les inhibiteurs de PCSK9, arrêtée prématurément au bout de 2 ans alors qu’il est indiqué, en tout petit sur l’annexe S1, une augmentation de 12 % de la mortalité au cours de la deuxième année…

 

3 réflexions au sujet de “L’étude PREDIMED chahutée”

  1. Bonsoir,
    Une précision : « ils ont des yeux et ils ne voient pas . » s’adressait à la communauté orthodoxe cardiologique et lipidologiste.
    😉

  2. Bonjour,

    Vous dites : « étude JUPITER (où l’augmentation des cas de diabète n’a pas été révélée lors de la publication initiale de l’étude) »

    En fait c’était indiqué dans les résultats mais « ils ont des yeux et ils ne voient pas ».

    ET si les cas de diabètes n’étaient que « rapportés par les médecins », la différence est importante

     » Nevertheless, physician-reported diabetes was more frequent in the rosuvastatin group (270 reports of diabetes, vs. 216 in the placebo group; P = 0.01); »
    25% de plus seulement.
    NNH 164
    C’est qualifié de « small effect » (ç’est vrai) , mais le NNT pour eviter un « end point » est de 161. Et il est de 400 prétendument (voir l’article de DeLorgeril et al) pour eviter un décès. Ce qu in’est pas comparable il est vrai à un diabète.

    « Small effect » alors que c’est du même ordre de grandeur (petit) que l’effet bénéfique (cherchez la dissonance cognitive).
    Sans compter les autres erreurs ou filouteries (on rest poli) dans Jupiter, largement exposées par d’autres.

    • Meri pour cette précision. Il est vrai que j’ai parfois tendance à utiliser des raccourcis lors de l’écriture de mes articles…

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