En France l’espérance de vie à la naissance est passé d’environ 40 ans en 1870 à un peu plus de 73 ans en 1970 pour atteindre environ 82 ans en 20171 (79,5 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes), soit 42 années supplémentaires de gagnées (hommes et femmes confondus).
Sauf qu’il semblerait que la réalité ne soit pas aussi optimiste. En effet, en 1870 la mortalité infantile était très élevée et influençait de manière importante les statistiques, ce que l’on peut expliquer de manière simple : soit une statistique sur 2 personnes dont la première décède à 90 ans et la deuxième à la naissance, ceci nous donne donc une espérance de vie de 45 ans. CQFD…
Ces derniers siècles, la mortalité infantile a fortement diminué, passant d’un quotient de 188 pour mille à la fin des années 1800 à 15 pour mille en 1970 (elle est maintenant relativement stable en se maintenant aux alentours de 3,7 pour mille2).
Une étude3 a calculé quelle serait la valeur théorique de l’espérance de vie en 1970 si l’on suppose une mortalité infantile constante, telle qu’observée en 1876/1880. Celle-ci serait de 60,42 ans en moyenne (soit -12,76 années), soit 56,99 ans pour les hommes (-13,30 années) et 64,03 ans pour les femmes (-12,19 années). Ce qui nous donne quand même (chiffres de 1970) une « vraie » espérance de vie en moyenne inférieure de 17,4 % par rapport à ce qu’on nous annonce.
Si l’on extrapole (à la louche…) en tenant compte des chiffres du tableau et d’une mortalité infantile toujours égale à celle de 1876/1880, ceci nous donnerait une « vraie » espérance de vie d’environ 63 ans pour les hommes (-15.5 années) et 68 ans pour les femmes (-17,4 années).
Ah, mince…, je suis en sursis…
1 INED : L’espérance de vie en France
2 INSEE : La mortalité infantile est stable depuis dix ans après des décennies de baisse
3 République et canton de Genève : l’influence de la mortalité infantile sur la valeur de l’espérance de vie à la naissance