Il était notoire que les statines provoquaient l’apparition du diabète, mais apparemment il subsistait un doute chez certains quant à savoir quel était les effets chez les patients déjà diabétiques.
L’étude « Association of Statin Therapy Initiation With Diabetes Progression : A Retrospective Matched-Cohort Study1 » s’est donc penchée sur la question. Pour ce faire elle à suivi entre 2003 et 2015 un peu plus de 166 000 patients, âgés de plus de 30 ans dont la moitié était sous statines et l’autre moitié sous anti-H2 ou inhibiteurs de la pompe à proton (si la comparaison avait été faite avec un placebo, les résultats auraient peut-être été encore plus catastrophiques…).
On peut noter que parmi la branche non-utilisateurs de statines, 47,4 % en ont pris à un moment ou à un autre au cours du suivi, ce qui a pu là aussi très certainement influencer les résultats.
Pour l’anecdote, 63,4 % des prescriptions ont été réalisées avec la simvastatine, 12,4 % avec l’atorvastatine, 10,5 % avec la rosuvastatine et 9,5 % avec la pravastatine.
Je vais sauter directement à la conclusion de l’étude :
Cette étude rétrospective a révélé que l’utilisation de statines était associée à la progression du diabète, notamment à une plus grande probabilité d’instauration d’un traitement par insuline, à une hyperglycémie importante, à des complications glycémiques aiguës et à un nombre accru d’ordonnances pour des classes de médicaments hypoglycémiants. Le rapport risque-bénéfice de l’utilisation de statines chez les patients diabétiques doit tenir compte de ses effets métaboliques.
Bref, conclusion peu réjouissante…
Je n’ai pas réussi à trouver l’étude complète, aussi pour finir en beauté, je citerai les chiffres fournis par Medscape2 :
- +45% d’augmentation de la progression du diabète sous stratégie hypolipémiante de faible intensité (<30% de diminution du taux moyen de LDL-cholestérol durant le suivi),
- +55% d’augmentation de la progression du diabète pour une stratégie hypolipémiante d’intensité modérée (diminution entre 30-50% du taux moyen de LDL-cholestérol durant le suivi),
- +83% pour une stratégie hypolipémiante de forte intensité (diminution de ≥50% du taux moyen de LDL-cholestérol durant le suivi).
Sans commentaires…