Les sémaglutides, la nouvelle poule aux œufs d’or des labos ?

Environ 40 % des adultes américains, soit environ 137 millions, sont éligibles au sémaglutide. Celui-ci aurait déjà rapporté 14 milliards de dollars en 2023 au labo Novo Nordisk, seul labo fabriquant ce produit (commercialisé sous le nom de Ozempic® aux USA et Wegovy® en Europe)¹.

Ce médicament serait en passe de détrôner les statines, celles-ci faisant l’objet de quelque 194 millions de prescriptions délivrées en 2022, selon une estimation et approximativement 82 millions de personnes qui en bénéficieraient aux USA.

Initialement développé pour soigner le diabète de type 2, le sémaglutide est aussi un coupe-faim (il ralentit la vidange de l’estomac, diminuant de fait l’appétit) et est de plus en plus utilisé à fortes doses pour lutter contre l’obésité.

Hélas, je pense que nous allons assister à un détournement de ce produit qui va être proposé à toute personne souhaitant perdre du poids (c’est déjà ce qui se produit sous le manteau…), quitte à ce que celle-ci ne modifie pas son hygiène de vie.

C’est d’ailleurs exactement ce qui se passe avec les statines ; après ma pose de stents suite à laquelle j’avais demandé s’il fallait que je suive un régime particulier. La réponse avait été : « non, vous mangez ce que vous voulez, mais vous n’oubliez pas de prendre vos statines tous les jours ».

Cela semble prendre la même voie avec les sémaglutides si je me réfère à cet article paru sur Medscape². Concernant l’obésité, l’auteur assure qu’il n’y a jamais eu de régime et d’intervention d’exercice qui a conduit à une meilleure perte de poids perdu que par ceux qui prennent des médicaments contre l’obésité. En outre, toujours selon ses propos, la durabilité du poids perdu est encore plus spectaculaire avec les médicaments contre l’obésité qu’avec n’importe quel régime alimentaire.

Bon, on peut préciser que l’auteur de l’article, Yoni Freedhoff, est rémunéré par Novo Nordisk, qui commercialise les sémaglutides et qu’il est directeur médical d’une clinique (à but lucratif) de gestion du poids avec des méthodes non chirurgicales… Ceci pouvant expliquer la teneur de ses propos !

Le problème étant que l’on va prescrire Ad vitam æternam ce genre de produit sans que les gens modifient leur hygiène de vie. À voir les effets secondaires reconnus pour l’instant³, ceux qui commencent à apparaître⁴, mais surtout ceux que l’on va découvrir d’ici à une dizaine d’années de traitement intensif, verront nous alors un nouveau scandale sanitaire ?

Après, si les gens préfèrent prendre des pilules, c’est leur vie qui est en jeux, pas la mienne !
C’est peut-être égoïste, mais de toute façon, la majorité s’en fichent (je le constate régulièrement avec les statines).

Ainsi va le monde !