Aux États-Unis, l’une des plus importantes associations professionnelles de santé est l’Academy of Nutrition and Dietetics (AND). La mission déclarée de l’AND est « d’accélérer les améliorations de la santé et du bien-être dans le monde grâce à l’alimentation et à la nutrition ». L’AND sert de référence pour l’accréditation des programmes de diététique et d’autorité dans l’élaboration de la politique alimentaire américaine. Par exemple, l’Académie a joué un rôle important dans le processus d’établissement des directives diététiques américaines, qui sont ensuite prises en considération dans le monde entier afin de développer des décisions vitales en matière de politique nutritionnelle. L’AND fournit également des « témoignages d’experts », y compris des « commentaires et des déclarations de position pour les réglementations fédérales et étatiques sur les problèmes critiques d’alimentation et de nutrition ».
Hélas, l’envers du décor est nettement moins reluisant : cette trop belle institution a accepté des millions de dollars d’entreprises agrochimiques, pharmaceutiques et agroalimentaires, et a ensuite mis en place des activités visant à leur offrir des faveurs en retour1. L’Académie est également actionnaire dans des entreprises alimentaires ultra-transformées telles que Nestlé et PepsiCo.
En France et pour rester dans le domaine de la nutrition, nous ne sommes pas en reste : il n’y a qu’à se souvenir de notre très corrompu Ministère de l’Éducation Nationale qui souhaitait confier au CEDUS (porte-parole de l’industrie sucrière) le bon soin d’éduquer nos élèves à la nutrition, projet porté par des ministres et députés tout aussi corrompus2…
Comment pourrait-on encore avoir confiance dans ces institutions alors que leurs décisions ne sont absolument pas motivées par la santé des citoyens, mais par la santé financière des entreprises qui les subventionnent !