En 2017, j’avais effectué des recherches concernant l’efficacité du vaccin antigrippal1. Efficacité qui, d’après ce que j’ai pu découvrir, n’avait vraiment rien de prodigieux puisque la seule preuve détectée était une très légère réduction des arrêts de travail chez les adultes en bonne santé. Peu d’efficacité prouvée chez les personnes en bonne santé, les personnes âgées, celles avec des problèmes cardiovasculaires, le personnel soignant et les enfants. Sans compter les mensonges quant aux chiffres fournis concernant à la mortalité provoquée par la grippe.
Les rapports se terminaient par l’attente de nouvelles études sur un vaccin qui serait réellement plus efficace.
En 2024, qu’en est-il ?
J’ai fait quelques recherches et j’ai trouvé un rapport qui justement faisait le point sur ce sujet2. Celui-ci, datant de 2021, a été émis par l’ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control). Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette institution, voici un bref extrait de leur présentation : Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) est une agence de santé publique de l’Union européenne (UE), opérationnelle depuis 2005
.
Et donc un organisme que l’on peut difficilement classer comme complotiste ou antivax…
Ceci posé, quels sont les résultats de leurs analyses ?
Après exclusion des études douteuses ou incomplètes, les auteurs ont scruté les résultats de 110 études. Sur l’ensemble de ces études, 48 possédaient des résultats pertinents pour les vaccins antigrippaux avec adjuvant, 19 pour les vaccins antigrippaux à base de cellules, 36 pour les vaccins antigrippaux à haute dose et 10 pour les vaccins antigrippaux HA recombinants. Soit un large éventail de vaccins différents.
Les certitudes de preuves pour ces études vont de faibles (voire très faibles…) à modérées, ce qui signifie que la plupart des études sont foireuses ou non crédibles…
Les résultats étant exprimés en pourcentages relatifs, il est donc difficile d’avoir une idée précise de l’efficacité réelle de la vaccination. On peut quand même noter que certaines études démontrent une efficacité négative de certains vaccins (VIIa3, VIIaa).
Pour ce qui est des effets secondaires graves, les auteurs en rapportent quelques-uns signalés lors de ces études d’une durée limitée (syndrome de Guillain-Barré, paralysie du nerf crânien, encéphalomyélite aiguë…). Hélas, certaines maladies dues aux effets secondaires d’un produit n’apparaissent parfois qu’une dizaine d’années plus tard et il est alors difficile (voire impossible…) de les faire reconnaître.
Pour en revenir à l’efficacité de ces vaccins, je vous cite la conclusion de ce rapport : Dans l’ensemble, la base de données probantes sur l’efficacité des vaccins antigrippaux plus récents et améliorés semble limitée à l’heure actuelle, un certain nombre d’études potentiellement pertinentes étant identifiées comme étant en cours. Il est probable que l’utilisation de tels vaccins offre une meilleure protection que l’absence de vaccination du tout, lorsque les considérations habituelles d’appariement des souches circulantes sont appliquées. Les preuves concernant la comparabilité de ces vaccins aux vaccins traditionnels contre la grippe saisonnière sont incertaines en raison du manque de littérature disponible.
J’adore le Il est probable que…
. Autrement dit, aucune étude ne pouvant prouver que le vaccin est efficace, on suppose donc qu’il devrait l’être…
Si c’est ça l’on appelle de la science basée sur des preuves, nous sommes en pleine régression !
Une mise à jour plus récente étant disponible (mars 2024)3, je l’ai parcourue afin de voir si les choses avaient évoluées depuis 2021, date de publication du précédent rapport.
Pour cette mise à jour, un total de 1 561 nouvelles entrées dans les bases de données ont été récupérées. Après la sélection des titres/résumés et du texte intégral, un total de 17 nouvelles études (sept études sur l’efficacité, 10 études sur la sécurité) ont été incluses dans la revue mise à jour. Ces 17 études plus récentes ont été ajoutées aux 42 études (10 études sur l’efficacité/efficience, 32 études sur l’innocuité) qui ont été identifiées dans la revue principale, formant un corpus total de preuves de 59 études analysées.
Je passe directement à la conclusion : La base de données probantes sur l’efficacité des vaccins antigrippaux plus récents et améliorés est actuellement limitée. D’après les données probantes examinées, il est probable que ces vaccins offrent une meilleure protection que l’absence de vaccination. Les preuves concernant la comparabilité de ces vaccins avec les vaccins traditionnels contre la grippe saisonnière sont incertaines en raison du manque de littérature disponible et de l’hétérogénéité clinique et statistique.
Bref, en 2024, rien de nouveau sous le soleil…
On prône encore et toujours la vaccination contre la grippe avec un vaccin dont aucune étude n’a pu prouver la moindre efficacité !
1 Maladies cardiovasculaires, cholestérol et statines : La grippe et l’inefficacité du vaccin antigrippal
2 ECDC : Systematic review of the efficacy, effectiveness and safety of newer and enhanced seasonal influenza vaccines for the prevention of laboratory-confirmed influenza in individuals aged 18 years and over
3 ECDC : Systematic review update on the efficacy, effectiveness and safety of newer and enhanced seasonal influenza vaccines for the prevention of laboratory-confirmed influenza in individuals aged 18 years and over