Effet nocebo des statines et douleurs musculaires : le grand bluff ?

J’avais déjà évoqué ce sujet¹, très en vogue actuellement dans le petit monde des labos fabriquant des statines, notamment avec cette étude² qui tentait de démontrer que les douleurs musculaires ne sont uniquement dues qu’à l’effet nocebo, suivi de cette deuxième³, que je n’avais pas vu passer.

Les études sur les statines n’ayant jusqu’à présent pas réussi à démontrer une grande efficacité, le nouveau leitmotiv des labos et de leurs affiliés semblerait être qu’elles ne sont peut-être pas très efficaces, mais qu’elles n’ont strictement aucun effet secondaire…

Je n’avais pas décortiqué cette étude (eh oui, parfois je suis un peu fainéant…), me contentant d’ironiser que si les douleurs musculaires ne sont dues qu’à l’effet nocebo, le peu d’efficacité des statines ne pourrait être aussi bien dû qu’à l’effet placebo…
Restons logiques et cohérents jusqu’au bout !

Maryanne Demasi, sur son excellent blog, vient de faire un résumé des erreurs et omissions de ces 2 études⁴, démontrant ainsi que ces dernières ne sont qu’un ramassis d’affabulations.

Jugez-en :

Concernant la première étude, seulement la moitié des patients ont pu reprendre le traitement par statines six mois après la fin de l’essai, les autres n’ayant pas repris leur traitement par statines, principalement en raison d’effets secondaires. Quant à la deuxième étude, là aussi il convient de remarquer que la moitié des patients n’ont pas repris leur traitement à cause des effets secondaires et que 86 des 200 participants randomisés (43 %) se sont retirés avant la fin de l’essai de 12 mois.

Les chercheurs ont aussi supposé que les symptômes musculaires cesseraient immédiatement après l’arrêt du traitement par les statines et qu’il n’y aurait pas d’effets « rémanents » pendant les périodes durant lesquelles les participants prenaient le placebo, or il est notoire que les douleurs musculaires peuvent mettre des mois à apparaître et à disparaître après un traitement par statines. Par conséquent, limiter l’étude à 1 ou 2 mois avant de faire passer la personne à un nouveau traitement est un sacré biais dans le fonctionnement de ces études.

Quant à la liste des personnes exclues de ces études est, elle aussi, des plus impressionnantes :

• Antécédents de toute maladie provoquant une douleur chronique
• Antécédents de maladie mentale grave (car leur expérience des symptômes peut déjà être altérée)
• Prise actuelle de fibrates (en raison du risque d’interaction avec les statines mais n’exclura pas les participants prenant de l’ézétimibe).
• Antécédents d’intolérance aux statines avec élévation de la créatine kinase supérieure à 5 fois la limite supérieure de la normale
• Antécédents d’intolérance aux statines avec anaphylaxie
• Antécédents d’intolérance aux statines avec myalgie et augmentation de la créatine kinase sérique
• Antécédents d’intolérance aux statines avec rhabdomyolyse
• Antécédents d’intolérance aux statines avec anomalies de la fonction hépatique, définies comme une aspartate aminotransférase (AST) ou une alanine aminotransférase (ALT) > 3 fois la LSN
• Prenant actuellement des antirétroviraux ayant une interaction connue avec les statines
• Prenant actuellement un médicament autre que les antirétroviraux ayant une interaction connue avec les statines.
• Enceinte ou allaitante

Donc dans ces études, les labos ont éliminé toute personne susceptible de mal réagir à la prise de statines, histoire de ne prendre aucun risque pouvant perturber les résultats de ces études, même si cela n’a plus rien avoir avec ce qui se passe dans la réalité…

Que ne ferait-on pas pour faire encore plus de fric !