Des experts de la HAS devant la justice (bis)

Suite à mon article sur la plainte de l’association Anticor vis-à-vis de la HAS, je me suis penché sur les liens d’intérêts du principal incriminé (le fameux professeur avec un égo surdimensionné qui a déclaré que tous les chercheurs qui n’étaient pas grassement rémunérés par les labos étaient des incompétents…).

Pour cela, je suis allé sur le site « La base de données publique Transparence – Santé » afin de voir ce qu’il en était réellement du professeur Jean-Michel Lecerf, puisque c’est de lui dont il s’agit.
Je tiens tout d’abord à féliciter le ministère de la santé et des affaires sociales pour avoir pondu un outil dont l’ergonomie plus que discutable à dû être conçus par un stagiaire sous-payé. La moindre recherche devient vite un travail d’investigation de longue haleine… Plus rébarbatif et anti-ergonomique que ça, tu meurs !
En outre, il faut aussi préciser que la saisie des données est soumise au bon vouloir des personnes concernées, mais il est de notoriété publique que l’humanité entière n’est qu’honnêteté et qu’il ne viendrait à l’idée de personnes d’omettre certains montants…
Bref, sauf erreur ou omission, cette personne aurait reçu depuis 2013 un peu plus de 22 000 € d’avantages en nature, à ceci on peut y ajouter quasiment 19 000 € de rémunération directe et la participation à 104 conventions dont les montants ne sont pas indiqués.

Il faut savoir que ce monsieur est aussi membre de nombreuses sociétés savantes ou scientifiques1. Parmi les plus importantes, on peut remarquer les suivantes :

  • Nouvelle société française d’Athérosclérose : dont les principaux sponsors de celle-ci étaient, en 2015 (désolé, leur site n’est pas à jour), les laboratoires MSD, Sanofi, AMGEN, Chiesi et en 2014 Danone, Sanofi, MSD, Unilever et AMGEN2
  • Aprifel : Agence pour la Recherche et l’Information en Fruits et Légumes dont la proximité avec les producteurs de pesticides n’est plus à démontrer3 4
  • Syral : Extrait du site institutionnel : « SYRAL, la filiale amidon de Tereos, est l’un des leaders européens du secteur de l’amidon et des édulcorants à base d’amidon, offrant à ses clients des industries alimentaires, pharmaceutique, chimique et des pâtes et papiers un service complet pour couvrir leurs projets et besoins actuels et futurs5. ». Rappelons aussi que la maison mère Tereos comprend aussi Beghin-Say, dont la participation à la malbouffe n’est plus à prouver ! On peut aussi se souvenir que le CEDUS (porte-parole de l’industrie sucrière) devait participer à l’enseignement de l’éducation nutritionnelle de nos écoliers… Ce qui a provoqué un tollé général de la part des parents d’élèves et a été finalement annulé6 !
  • Eurasanté : Parc d’activité regroupant près de 1000 entreprises7 comprenant de nombreux labo dont, entre autre, Bayer Schering Pharma (tiens donc…) ainsi des entreprises agroalimentaires telles que McCain Foods, Lutti, Tate & Lyle, Roquette, etc. Entreprises dont la participation et la promotion de la malbouffe sont de notoriété publique…
  • FICT : la fédération des industries charcutières, traiteurs et transformatrices de viandes. Grande défenseure des nitrites (classés cancérigènes) dans les charcuteries car soi-disant indispensables à la conservation de celles-ci (ce qui est totalement faux, on peut s’en passer8) et surtout qui a beaucoup manœuvré contre l’étiquetage Nutriscore9 (qui s’avère pourtant être le plus efficace10), allant même jusqu’à se mettre à dos Fleury-Michon qui, souhaitant monter en qualité sa gamme de charcuterie, promouvait le Nutriscore et a fini par claquer la porte de la FICT11.
  • On peut aussi noter que Jean-Michel Lecerf est membre de l’OCHA, lui-même soutenu par le CNIEL12, autrement dit le lobby des produits laitiers…

On ne peut donc que constater la tendance de ce monsieur à manger à tous les râteliers ainsi que sa proximité avec des industries dont tout nutritionniste ayant un minimum d’éthique devrait se tenir éloigné…

Quant à son affirmation selon laquelle « il ne serait à la solde de personne », elle n’engage que lui.

Mais permettez-moi de ne pas y croire un seul instant !