L’association Anticor a saisie la justice envers la HAS concernant les recommandations effectuées en 2017 par celle-ci sur le traitement des dyslipidémies (cholestérol, triglycérides…). En effets, six des neuf spécialistes ayant œuvré au sein de la HAS pour ces recommandations avaient de sérieux liens d’intérêt directs ou indirects majeurs avec les laboratoires intéressés par ces recommandations.
L’origine de cette plainte fait suite à enquête effectuée par l’association Formindep œuvrant depuis longtemps à dénoncer les conflits d’intérêts dans le monde médical, cette dernière ayant découvert que la plupart des experts avaient menti sur leur déclaration publique d’intérêts, déclarant l’absence de lien d’intérêts ou omettant des contrats (orateur, expert) passés avec des laboratoires concernés, parfois même noués au cours même des travaux du groupe de travail.
Bien évidemment ce n’est la faute de personne, la HAS se retranchant sur le fait que les conflits d’intérêts étaient à jour au moment de son accord pour cette expertise et les professeurs reconnaissant que « déclarations d’intérêts à la HAS ne sont pas toujours à jour ».
L’un des protagonistes de l’affaire a déclaré : « Si l’on se prive de l’avis des experts qui font des recherches cliniques avec les laboratoires, on se limitera à celui de ceux qui ne connaissent rien à rien. », ce qui est injurieux à l’égard des nombreux autres spécialistes tout aussi compétants mais dont l’éthique leur interdit tout conflit d’intérêts…
Quant à son affirmation « Je ne suis à la solde de personne » qui n’engage que lui, il faut être vraiment naïf pour croire qu’aucun spécialiste ne serait influencé par les sommes qu’il reçoit de la part des labos pharmaceutiques. Par curiosité, je me demande ce qu’il arriverait au professeur Rory Collins (grand défenseur des statines…) si celui-ci, du jour au lendemain, se mettait à dénigrer ouvertement dans tous les médias non seulement les statines et autres saloperies, mais aussi la théorie du mauvais cholestérol qui tue. Pas sûr du tout que les labos continuent à lui verser leurs copieuses rémunérations…
En complément de cette affaire, le Collège de la Médecine Générale a déclaré que « Les seuils et cibles de ce document vont amener à traiter par statine au moins 50 % des seniors (à partir de 60 ans).
», quant à la revue Prescrire, celle-ci a dénoncé que « Ces recommandations incitent à une prescription démesurée de statine
».
Dont acte !