COVID-19 : Audition d’Alice Desbiolles, médecin de santé publique, par le sénat sur l’adéquation du passe vaccinal/évolution de l’épidémie de covid-19

J’avais découvert le docteur Alice Desbiolles à l’occasion d’une interview sur Europe11 lors de laquelle j’avais beaucoup apprécié ses propos sur le Covid et le pass-sanitaire. Je l’avais trouvé posée, raisonnable, sensée et réfléchie ; bref, tout ce qui manque à notre classe dirigeante actuelle ainsi qu’à ses sbires.

Et donc le docteur Desbiolles a été auditionnée le 8 février 2022 par la commission des Affaires Sociales du Sénat2 sur le thème « adéquation du passe vaccinal évolution de l’épidémie de Covid-19 », cette commission devant contrôler l’action du gouvernement dans la mise en place du passe vaccinal. Ses travaux ont commencé depuis début février et elle a six mois pour rendre ses conclusions.

Ce serait trop long de retranscrire ici quasiment 2 heures d’échanges (et je ne suis pas du tout doué pour ça…), aussi, je me conterai juste d’en faire ressortir (un peu en vrac, je le reconnais !) les point les plus marquants.

Par contre, je vous recommande vivement de regarder cette audition tellement la présentation de Mme Desbiolles est exceptionnelle et instructive. J’y ai d’ailleurs découvert plein de nouveaux éléments au sujet du Covid qui m’ont apporté un éclairage supplémentaire et des plus importants sur ce sujet.

Pour commencer son audition, Mme Desbiolles a loué les rapports de Santé Public France tout en faisant remarquer que ceux-ci présentaient de nombreuses données manquantes ainsi que plusieurs indicateurs erronés, notamment que 30 % des hospitalisations cataloguées pour Covid sont en fait des hospitalisations avec Covid (le Covid n’étant pas la cause principale de l’hospitalisation…), ce chiffre pouvant grimper à plus de 50 % pour la tranche d’âge 20-39 ans ; pareil pour le niveau de tension en réanimation qui additionne les patients en soins continus, en soins critiques et en réanimation pour les rapporter aux seuls lits de réanimation (de quoi gonfler plus que sérieusement les chiffres de patients en réa…). D’autres données sont de plus en plus partiales et ne respectent pas la neutralité et l’objectivité que l’on serait en droit d’attendre d’institutions gouvernementales, elle déplore aussi que certaines sont manquantes comme celles concernant les causes de soi-disant décès Covid chez l’enfant et sur l’efficacité de la vaccination chez les 11-18 ans, Santé Publique France ne communiquant ces dernières qu’oralement (et donc en toute confidentialité…).
Elle fait état aussi du rapport de l’APHP qui retrouve que la plupart des déprogrammations n’ont pas été dues aux patients non-vaccinés, mais plutôt aux postes vacants dus aux départs massifs de personnels soignants (soit tout le contraire de ce que l’on nous assène…).

Mme Desbiolles fait aussi remarquer une utilisation quasi systématique des données de modélisation, lesquelles comportent un niveau de preuve faible et insuffisant au regard des enjeux sanitaires qui en découlent. En outre, aucune évaluation de la pertinence de ces évaluations n’a été effectuée à posteriori (peut-être parce qu’il est avéré que celles-ci sont fausses 9 fois sur 10…).

Suite à une question d’une sénatrice, Mme Desbiolles fait remarquer qu’il n’y a actuellement aucunes donnés probantes concernant le niveau d’efficacité du pass-sanitaire sur l’évolution de l’épidémie et cite une étude de l’INSERM qui ne retrouve que des effets négatifs à celui-ci. D’autre part, elle fait remarquer que les essais cliniques des vaccins n’ont jamais inclus les effets de ceux-ci sur la transmission du virus et qu’il a été constaté une augmentation de plus de 90 % de la contamination dans les bars et 240 % dans les boîtes de nuit pourtant soumis au pass-sanitaire, et donc avec des personnes ayant un schéma vaccinal complet…

Concernant l’efficacité du pass-sanitaire sur la vaccination, il a été constaté que celui-ci a bien provoqué une augmentation des vaccinations, mais hélas pas chez les personnes les plus à risque, alors que dans de nombreux pays n’ayant pas mis en place le pass-sanitaire, les taux de vaccinations de ces personnes frise les 100 %.

Ensuite, Mme Desbiolles regrette qu’il soit obligatoire de présenter un pass-sanitaire pour entrer à l’hôpital, dans les plannings familiaux et autres institutions de santé. Ce à quoi les sénateurs ont répondu que ce n’était plus d’actualité, le président de la commission allant même jusqu’à confirmer qu’en tant que patient ou malade, on ne demande rien, par contre si c’est un visiteur, oui !.
Putain, mais il faut les virer ces vieux cons. Car le pass-sanitaire (vaccination complète ou test PCR/antigénique de moins de 24 heures) est toujours obligatoire lors de toute consultation à l’hôpital3. Alors soit ces personnes ne sont même plus capables de se souvenir des projets de loi sur lesquels ils ont travaillé, ce qui est dramatique, soit ont volontairement menti, ce qui est encore plus grave !

Mme Desbiolles a aussi égratigné aussi le fameux Conseil Scientifique, composé de gens qui se sont cooptés entre eux alors qu’il existait des instances déjà prévues pour ce genre de cas, et qui n’a finalement servi que de bureau d’enregistrement des décisions de l’exécutif.

L’audition se continue dans une ambiance qui devient de plus en plus tendue, les sénateurs n’acceptant pas l’idée la remise en cause des stratégies adoptées par le gouvernement (et eux-mêmes…) jusqu’alors. On peut même constater au fil de l’audition un tassement dans son siège du président de la commission qui va d’ailleurs finir la séance totalement avachi dans son fauteuil, donnant même l’impression de vouloir disparaître sous son bureau.

Concernant les décisions prises jusqu’à maintenant, le docteur Desbiolles déclare ensuite qu’elle est très attachée à l’« evidence based medicine », c’est-à-dire à la médecine basée sur un haut niveau de preuve et qu’il n’existe aucune preuve de haut niveau concernant le confinement, les fermetures d’écoles, le port du masque chez les enfants, le pass-sanitaire ou encore les stratégies zéro Covid. De même pour la vaccination généralisée, cette dernière ne devant être réservée qu’à un public ciblé (personnes âgées et/ou fragile avec d’importantes comorbidités), le contraire risquant de provoquer un échappement immunitaire de la vaccination.

Suite à une question, Mme Desbiolles fait remarque que les essais cliniques des vaccins, notamment chez les enfants, ne comptaient que les formes symptomatiques et non pas les formes graves ou la contamination, avec un suivi médian de 2 mois et sur un échantillon réduit de personnes. Sans compter qu’il n’y a aucun recul sur les effets secondaires à plus ou moins long terme, et que la balance bénéfice/risque sur des personnes non à risques n’est clairement pas établie.

Alice Desbiolles termine l’audition en énonçant ce principe cher à tout juriste : La charge de la preuve de l’efficacité d’une politique publique incombe à la puissance qui l’a mise en place, ce n’est pas à moi de démontrer qu’elle est efficace ou non.

En fait, mis à part l’intervention de quelques personnes qui sortait du lot (Laurence Cohen et sa collègue Cathy Apourceau-Poly, Frédérique Puissat), le reste des interventions (y compris la conclusion du président de cette commission…) n’a été qu’un ramassis de conneries provenant de vieux abrutis séniles contrariés que Mme Desbiolles ne leur serve pas la soupe qu’ils attendaient.

Je tiens de nouveau à signaler la qualité de la prestation de Mme Desbiolles dont les interventions sont formulées dans des termes clairs et précis et parfaitement sourcée. Le travail fourni afin de préparer son audition a été remarquable et de qualité. Je trouve aussi remarquable sa patience et son calme face aux invectives de la plupart des membres de sa commission dont le seul but semblait apparemment de la déstabiliser pour faire taire cette voix discordante !

Je peux vous assurer qu’à la suite du visionnement de cette audition, le peu d’égards qu’il restait encore vis-à-vis du Sénat vient d’être carrément réduit à néant !

Dans la foulée, je me suis lancé à regarder l’audition d’Alain Fischer4 qui s’est déroulée le lendemain sur le même thème. Hélas, devant la pauvreté de son argumentation à base de quelques pages PowerPoint et reprenant tous les poncifs habituels de la propagande gouvernementale, j’ai rapidement abandonné. Sans compter l’intervention du président de la commission qui avoue qu’il préfère largement les propos de ce monsieur plutôt que ceux du docteur Desbiolles qui l’ont trop perturbé.
Je confirme, il faudrait vraiment se débarrasser de tous ces vieux croûtons inutiles et incompétents, surtout vu ce qu’ils nous coûtent5 !

De coup, je n’ai même pas visionné celle de ce vieux débris de Delfraissy6 qui devait être du même acabit. En outre, il aurait pu se présenter à l’audition qu’autrement vêtu de sa robe de chambre…

Petite anecdote : il y a quelques années, un professeur auditionné sur les statines et le cholestérol par cette même commission m’avait confié que ce ne sont que des vieux cons qui ne comprennent rien à rien…

Dont acte !

 

6 réflexions au sujet de “COVID-19 : Audition d’Alice Desbiolles, médecin de santé publique, par le sénat sur l’adéquation du passe vaccinal/évolution de l’épidémie de covid-19”

  1. Bonjour
    J’ai regardé avec beaucoup d’attention l’audition du Dr Desbiolles. Je ne vais pas revenir dessus, c’était clair, précis et appuyé par de nombreuses sources officielles et scientifiques.
    La surprise de certains membres de la commission était pitoyable à voir. Comment pouvaient ils ignorer qu’il existait une version différente de la propagande diffusée par de nombreux médias et plus grave par certains médecins.
    L’audition d’ Alain Fischer le lendemain a servi de contre-feu.
    Cette commission qui devrait être d’une impartialité exemplaire dans les auditions c’est montrée d’un partie pris écœurant par la bouche de son président , je cite :
    «  Vos propos sont réconfortants, par rapport à ce que nous avons entendu hier soir ! »
    « Il est dommage de ne pas vous voir plus souvent dans les médias, professeur Fischer. »
    Un mépris total pour le travail du Dr Desbiolles qui aura, je le crains, prêchée dans le désert.

    • Bonjour, Marianne.
      Le Figaro, déjà… Ensuite l’accès à l’article complet est payant, je ne peux donc pas me faire une idée précise sur cette publication mais j’en profite pour citer le docteur Alice Desbiolles à propos des études a posteriori : « on peut toujours trouver des études pour justifier ce que l’on a envie de montrer… »
      Et puis une méta analyse d’un produit basée sur des études effectuées par des industriels qui commercialisent ce même produit… Permets-moi d’avoir quelques doute sur la véracité et l’exhaustivité de leurs conclusions…

    • Merci pour ce lien que je viens de visionner et qui confirme tout le bien que je pense de cette personne. J’espère seulement (je le souhaite…) que ses prises de positions, bien que sourcée et bien plus proche de la vérité que les rengaines gouvernementales, ne lui porte pas préjudice…

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