Cela faisait longtemps que je n’avais pas parlé de double agrégation après pose de stents

Une étude a testé l’efficacité d’une bithérapie antiplaquettaire (DAPT) prolongée par rapport à une DAPT écourtée suivie d’une monothérapie par inhibiteur de P2Y12 (Prasugrel, Ticagrelor, etc.).

L’étude (SMART-CHOICE) était un essai clinique randomisé ouvert qui a suivi pendant trois ans 2 993 patients assignés au hasard pour recevoir soit un inhibiteur de P2Y12 en monothérapie après 3 mois de DAPT (inhibiteur de P2Y12 + aspirine), soit une DAPT prolongée.

Le critère d’évaluation principal était les événements indésirables cardiaques et cérébrovasculaires majeurs (composé de décès toutes causes confondues, d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral) à 3 ans. Les critères d’évaluation secondaires comprenaient les composants du critère d’évaluation principal, les saignements (définis comme les types 2-5 du Bleeding Academic Research Consortium [BARC]) et les saignements majeurs (types BARC 3-5).

À 3 ans, le critère d’évaluation principal est survenu chez 87 personnes (6,3 %) dans le groupe de monothérapie par inhibiteur de P2Y12 et 83 (6,1 %) dans le groupe DAPT prolongé (non significatif), par contre la monothérapie par inhibiteur de P2Y12 a logiquement réduit de manière significative le risque de saignement (44 [8.2 %] vs 112 [3.2 %]).

Ce n’est pas la première étude que je vois passer et qui parvient à la même conclusion, que ce soit avec l’aspirine, ce bon vieux Clopidrogel ou autre produit du même acabit.

Après subsiste la guéguerre (soigneusement entretenue par les labos pharmaceutiques…) pour promouvoir les nouveaux produits, pas forcément plus efficaces, voire parfois plus dangereux, mais protégés par un brevet contre les produits tombés dans le domaine public (aspirine et Clopidrogel/Plavix) et forcément beaucoup moins chers…

 

2 réflexions au sujet de “Cela faisait longtemps que je n’avais pas parlé de double agrégation après pose de stents”

  1. Bonjour,
    Sauf que 15 à 20% d’individus sont non répondants au Plavix (clopidogrel) (à vérifier par étude génotypage de CYP2C19 ou? dosage VASP?)
    Il m’apparait donc logique qu’en intégrant ce fait il y ait plus d’incidents hémorragiques sous Brilique (ticagrelor) .
    Intolérant à l’aspirine et non répondant au Plavix ,le choix du Brilique s’impose…

    • Certes, mais de là à imposer le Brilique à tous les patients, même à ceux qui aurait répondu au Clopidogrel…
      Je cite (étude PLATO): « les effets indésirables sont la présence de plus d’hémorragies (+ 1,5 %), de plus de dyspnées (+ 6 %) mais aussi de plus de pauses cardiaques, d’hyperuricémie et d’augmentations de la créatininémie ». Tout ça pour une efficacité même pas supérieure !

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