Astrazeneca a menti sur les résultats du Ticagrelor

Cela faisait longtemps que je n’avais parlé du Ticagrelor.

Pour ceux qui ne se souviennent plus ce qu’est ce produit, celui-ci est un antiagrégant plaquettaire et est prescrit après une pose de stent afin d’éviter le risque de thrombose. Il a été mis sur le marché en remplacement de ce bon vieux Plavix (Clopidrogel) qui, tombé dans le domaine public, ne coûtait plus grand-chose.

Déjà, lors de sa sortie, les études cliniques ne laissaient pas présager une avancée considérable. Même la HAS s’était fendue d’un communiqué peu flatteur : Progrès thérapeutique mineur par rapport au Clopidogrel dans le syndrome coronaire aigu. Ce qui n’a pas empêché cette même HAS de délivrer une AMM pour ce produit, même pas plus efficace que le Clopidrogel, mais commercialisé 5 fois plus cher¹ !

Déjà, en 2014, des allégations de manipulation des résultats avaient été avancées, mais le principal instigateur de ces allégations travaillait sur le Prasugrel (Effient, Lily/Daiichi-Sankyo), un produit concurrent². Le ministère américain de la Justice (DOJ) avait ouvert une enquête en 2013, mais l’a clôturée en 2014 sans autre action.

Voici que cette affaire rebondie avec une nouvelle enquête de la part de Peter Doshi, rédacteur en chef de BMJ (British Medical Journal), ce dernier a obtenu, par le biais d’une demande de la loi sur la liberté de l’information, des dossiers principaux concernant le procès ainsi que des données non publiées. Il a découvert qu’Astrazeneca a manipulé les chiffres, maximisant l’efficacité et minimisant les cas de décès³.

Mais puisque l’on vous dit que les labos n’œuvrent que pour notre bien et notre santé…