Après la Dépakine, les statines aussi sont nocives pour les femmes enceintes

Une mauvaise nouvelle n’arrivant en général jamais seule, après l’augmentation des cas de SLA due aux statines, je suis tombé sur un article récent1 (5 avril 2018) qui décrit l’augmentation des anomalies cardiaques chez nouveaux nés dont les mères se sont vu prescrire des statines au cours de leur grossesse, plus particulièrement lors du premier trimestre.

Une fois de plus, le constat est effrayant :

  • Pour un suivi de 400 000 naissance durant la période 2003-2014 et chez les femmes enceintes exposées aux statines pendant le premier trimestre de leur grossesse, il a été constaté un doublement (200 %) des nouveau-nés présentant une anomalie cardiaque, et un taux accru de près de 400 % d’accouchement d’un bébé présentant une anomalie septale ventriculaire, comparativement aux nourrissons nés de femmes non exposées aux statines
  • Une analyse parallèle similaire de la même cohorte a également montré que l’exposition à une statine à tout moment de la grossesse était liée à des taux à peu près triplés (300 %) d’accouchement prématuré, d’insuffisance pondérale à la naissance et d’anomalie cardiaque néonatale, comparativement aux femmes non exposées
  • L’examen a révélé une incidence de 5,0 % d’anomalies cardiaques fœtales chez les nourrissons nés de mères exposées aux statines versus 2,1 % chez les nourrissons dont les mères n’ont pas été exposées. Une analyse plus détaillée a montré que l’incidence accrue des anomalies cardiaques était principalement causée par des malformations septales ventriculaires, qui se sont produites à un taux de 4,3 % chez les nourrissons nés de mères exposées, soit un taux de 370 % plus élevé que chez les grossesses non exposées.
  • En outre, l’analyse a montré que les naissances prématurées (moins de 37 semaines d’âge gestationnel) se sont produite à un taux de 24 % chez les nourrissons exposés aux statines versus 8 % des nourrissons non exposés ; l’insuffisance pondérale à la naissance (moins de 2 500 g) s’est produite chez 15 % des nourrissons exposés vs chez 5 % de ceux qui n’y ont pas été exposés, et tout type d’anomalie cardiaque s’est produite chez 4,5 % des nouveau-nés exposés vs 1,4 % des nourrissons non exposés.
  • Quant à la conclusion, je vous laisse juge : Après ajustement, le risque supplémentaire lié à l’exposition aux inhibiteurs de l’ECA à n’importe quel moment de la gestation était une augmentation statistiquement significative de 80 %.

De plus en plus d’article et d’études se font l’écho des effets délétères des statines ; la parole se libère et les propos deviennent de plus en plus alarmistes. Il serait peut-être temps que toutes les instances médicales prennent conscience que les statines et plus généralement tout médicament hypercholestérolémiant, contrairement à ce qu’ils nous assénaient jusqu’à présent, ont de nombreux, douloureux et souvent très graves effets secondaires pour une efficacité largement surestimée.

Hélas, je ne me fais guère d’illusions, tant que les grands pontes (key opinion leaders…) continueront de manger dans la main des labos, rien ne risque de changer…

1 Cardiology news : Statins, ACE inhibitors linked to fetal cardiac anomalies