La guerre des labos pharmaceutiques contre notre santé

Les labos pharmaceutiques œuvrent pour votre bien-être et, bien entendu, vous pouvez être assuré que votre santé est leur seule et unique préoccupation. Et ce sous un contrôle strict et attentif des gouvernements.
Sauf que tout ceci devrait être la règle dans un monde idéal et que, mille fois hélas, notre monde est devenu un monde bien différent où il est question de gros profits, de calculs savants qui tentent de justifier la marchandisation de la vie humaine et ne parviennent pas à cacher leur objectif final : promouvoir la supériorité absolue du profit sur toute autre considération, y compris la vie humaine. Et ce en échange de bénéfices monstrueux…

Il n’y a qu’a constater le montant des amendes dont la plupart dépassent plusieurs centaines de millions de dollars, et même le milliard de dollars pour certaines !

Quelques éléments justifiants cette prise de position :

Je n’y aie fait figurer que les plus importants car la liste est, hélas, non exhaustive et on peut évoquer encore de nombreux cas…

St Jude (Abbot) – 2020

St. Jude Medical Inc. (St. Jude) a accepté de payer 27 millions de dollars pour régler les allégations en vertu du False Claims Act selon lesquelles, entre novembre 2014 et octobre 2016, elle a sciemment vendu des dispositifs cardiaques défectueux à des établissements de soins de santé qui, à leur tour, ont implanté ces dispositifs chez des patients assurés par des programmes de soins de santé fédéraux. St. Jude a été rachetée par Abbott Laboratories en janvier 2017.

The United States Department of justice : St. Jude Agrees to Pay $27 Million for Allegedly Selling Defective Heart Devices

Novartis, Roche et Genentech – 2020

C’est une sanction record, la plus élevée jamais infligée à des laboratoires par l’Autorité Française de la concurrence : Novartis, Roche et Genentech vont devoir payer 444 millions d’euros pour des « pratiques abusives » visant à préserver les ventes d’un médicament largement prescrit en ophtalmologie au détriment d’un autre trente fois moins cher.

RIS.WORLD : France – Amende record pour NOVARTIS, ROCHE et GENENTECH

Practice Fusion – 2020

Cette fois-ci, ce n’est pas directement un labo qui est en cause, mais un éditeur d’une logiciel de prescription médicale auprès des médecins américain qui est mis en examen pour avoir sollicité et reçu des pots-de-vin d’une grande entreprise d’opioïdes (ainsi que de la part d’autres sociétés pharmaceutiques, semblerait-il…) en échange de l’utilisation de son logiciel de EHR (Electronic Health Records, c’est-à-dire Dossier de Santé Électronique) pour influencer la prescription par les médecins de médicaments contre la douleur aux opioïdes. Le but premier de cette modification du logiciel était de fournir les analgésiques de la société pharmaceutique à ceux qui ne prenaient pas d’opioïdes, autrement dit de créer de nouveaux patients. Le deuxième étant de maintenir les patients déjà sous traitement et même de revoir à la hausse leurs doses via des analgésiques à effet prolongé. Un autre aspect de cet accord entre Practice Fusion et la société pharmaceutique était aussi de fournir des ordonnances plus fournies.

La procédure judiciaire n’en est qu’à son tout début, mais le ministère de la justice à annoncé Practice Fusion a d’ores et déjà accepté de payer 145 millions de dollars pour aider à résoudre les enquêtes criminelles et civiles relatives à son logiciel de dossier de santé électronique EHR.

The Unites States Department of Justice : Electronic Health Records Vendor to Pay $145 Million to Resolve Criminal and Civil Investigations

Sanofi – 2020

Le groupe pharmaceutique Sanofi a annoncé lundi 3 février au soir sa mise en examen pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires » dans l’affaire de la commercialisation de l’antiépileptique de référence Dépakine durant la pé riode allant de 1990 à avril 2015.
Celle-ci provoquait, chez les femmes enceintes, des effets secondaires gravess chez le fœtus : malformations congénitales ainsi que risque accru d’autisme et de retards intellectuels et/ou de la marche, pouvant atteindre jusqu’à 40 % des enfants exposés. Sanofi à toujours nié toute responsabilité, arguant avoir averti les autorités de santé dès le début des années 1980 sur les risques de malformation du fœtus, et dès 2003 sur les risques neurodéveloppementaux, mais sans réaction immédiate des autorités.

Le Monde : Scandale de la Dépakine : mise en examen du groupe pharmaceutique Sanofi

Purdue – 2019

Le laboratoire pharmaceutique Purdue a accepté de payer 270 millions de dollars pour mettre fin à une plainte de l’Etat de l’Oklahoma liée à la crise des opiacés, victoire majeure contre les industriels accusés d’avoir favorisé la dépendance aux drogues qui ravage les Etats-Unis.

Capital : Opiacés: 1er accord à l’amiable pour Purdue Pharma, qui paiera 270 millions de dollars

Johnson & Johnson – 2019

Un jury a condamné mardi Johnson & Johnson à payer huit milliards de dollars de dommages et intérêts pour n’avoir pas prévenu qu’un de ses médicaments antipsychotiques avait des effets indésirables chez les hommes.
Cette amende pourrait ne pas être la dernière. Johnson & Johnson fait face à une série de plainte devant les tribunaux d’État pour n’avoir pas suffisamment averti de cet effet du Risperdal, notamment en Pennsylvanie, en Californie et dans le Missouri.

Les Echos : Johnson & Johnson écope d’une amende de 8 milliards de dollars aux Etats-Unis

Johnson & Johnson – 2019

C’est un jugement qui avait valeur de test dans une crise nationale. Un juge de l’Oklahoma a condamné lundi le laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson à une amende de 572 millions de dollars (515 millions d’euros), au titre de ses responsabilités dans le scandale des opioïdes. « La crise des opiacés a ravagé l’Etat de l’Oklahoma. Elle doit être contenue immédiatement », a lancé le juge, estimant que le laboratoire américain avait adopté des pratiques « trompeuses de marketing et de promotion des opiacés ».  Celle-ci a provoqué la mort de 400.000 personnes entre 1999 et 2018 et fait encore plus de 130 morts par jour

Les Echos : Johnson & Johnson écope de la première sanction de la crise des opioïdes

AstraZeneca – 2018

Le laboratoire pharmaceutique Astra-Zeneca a accepté de payer 110 millions de dollars pour de régler à l’amiable deux poursuites intentées par l’État du Texas à son encontre et cancernant ses pratiques douteuses pour la vente de deux médicaments : le Seroquel et le Crestor.
La plus grande transaction, totalisant 90 millions de dollars, concerne les allégations selon lesquelles le fabricant de médicaments a encouragé les médecins à utiliser Seroquel pour des utilisations non approuvées. Un deuxième règlement, d’un montant de 20 millions de dollars, porte sur des allégations marketing fausse car présentant le Crestor comme supérieur aux autres statines.

Reuter : AstraZeneca settles Texas drug lawsuits for $110 millions

Pfizer – 2016

Le géant pharmaceutique américaine Pfizer a écopé d’une amende de 84,2 millions de livres (99 millions d’euros) pour avoir surfacturé un médicament antiépileptique au système de santé publique (NHS) britannique.

La Tribune : Amende de 99 millions d’euros contre Pfizer pour avoir surfacturé un médicament

Takeda Pharmaceutical Co. et Eli Lilly & Co – 2014

Les laboratoires pharmaceutiques Takeda Pharmaceutical Co. et Eli Lilly & Co. ont été condamnés à payer une somme totale de 9 milliards $ en dommages-intérêts punitifs après qu’un jury du Tribunal fédéral ait conclu qu’ils avaient volontairement caché les risques de cancer de leur médicament antidiabétique Actos.
Bloomberg : Takeda, Lilly Jury Awards $9 Billion Over Actos Risks

Servier – 2014

Eh oui, revoilà les labos Servier… Notre gloire nationale se fait de nouveau remarquer avec la suspension pour le marché européen de son médicament anti-ostéoporose Protelos. En effet ce médicament a finalement montré avoir non seulement un effet modeste mais hélas, il entraîne pour ceux qui le prennent un risque accru de problème cardiaque grave notamment d’infarctus, un risque de formation de caillots sanguins et de thrombose, explique l’EMA. Le Comité relève aussi «plusieurs autres risques », comme des réactions graves de la peau, des troubles de la conscience, des crises de type épileptique ou encore des inflammations du foie ou une baisse du nombre de cellules sanguines.
Des effets secondaires que Servier démentait, en 2011, avoir dissimulé.
Libération : Protelos: Servier persiste dans le mensonge

Johnson & Johnson – 2013

Le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson (J&J) a payé 2,2 milliards $ pour mettre fin à des poursuites pour la promotion abusive ainsi et pour le versement de pots-de-vin à des pharmaciens, notamment pour la vente d’un traitement de la schizophrénie. Le groupe est accusé d’avoir fait la promotion du Risperdal et d’autres médicaments pour des utilisations non homologuées par les autorités américaines.
The United States department of Justice : Johnson & Johnson to Pay More Than $2.2 Billion to Resolve Criminal and Civil Investigations

Abbott Laboratories – 2012

Abbott a été condamné à une amende de 1,5 milliard $. Abbot ayant été jugé coupable de falsification pour la promotion du médicament Depakote servant à contrôler l’agitation et l’agressivité chez les patients âgés atteints de démence et pour traiter la schizophrénie alors qu’aucune de ces utilisations n’avait été approuvé par la FDA. Dans un exposé conjoint des faits déposé dans l’action pénale, Abbott reconnaît que de 1998 à 2006, la société a maintenu une force de vente spécialisée pour commercialiser son médicament Depakote malgré l’absence de preuve scientifique crédible que Depakote était sûr et efficace pour cette utilisation. En outre, de 2001 à 2006, la société a commercialisé Depakote en combinaison avec des médicaments antipsychotiques atypiques pour traiter la schizophrénie, même après que ses essais cliniques aient échoué à démontrer que l’ajout de Depakote était plus efficace qu’un seul antipsychotique atypique pour cette utilisation.
The United States department of Justice : Abbott Labs to Pay $1.5 Billion to Resolve Criminal & Civil Investigations of Off-label Promotion of Depakote

Amgen – 2012

Amgen Inc. a plaidé coupable devant à la cour fédérale de Brooklyn (N.Y.) et a éte condamné à payer 762 millions $ pour avoir illégalement mis sur le marché des produits dont la FDA a refusé d’approuver l’utilisation.
The United States department of Justice : Amgen Inc. Pleads Guilty to Federal Charge in Brooklyn, NY.;Pays $762 Million to Resolve Criminal Liability and False Claims Act Allegations

GlaxoSmithKlin – 2012

L’Admistration américaine a infligé au laboratoire GSK une amende de 3 milliards de dollars pour avoir promu illégalement certains de ses médicaments : la paroxétine, (Paxil aux USA), à des jeunes de moins de 18 ans en absence de toute autorisation (produit réservé aux adultes), le bupropion (Wellbutrin) dans des indications non reconnues et n’avoir pas déclaré les effets indésirables graves (mortels…) de la rosiglitazone (Avandia) mis en évidence au cours des études. GSK a plaidé coupable.
The United States department of Justice : The USA Department of Justice : GlaxoSmithKline to Plead Guilty and Pay $3 Billion to Resolve Fraud Allegations and Failure to Report Safety Data

Servier – 2012

Médicament antidiabétique du Laboratoire Servier, aussi utilisé comme coupe-faim, le Mediator est accusé d’avoir causé la mort de 500 à 2000 personnes. Mis sur le marché en 1976, le Mediator n’est pas inquiété en 1997 lorsque l’Isoméride, issu du même labo et de la même famille que l’antidiabétique, est retiré de la vente après la découverte de cas d’hypertension artérielle pulmonaire, ainsi que d’anomalies des valves cardiaques. Le Médiator ne sera interdit qu’en 2009 grâce à l’acharnement de la pneumologue Irène Frachon. En décembre 2010, une étude menée par des épidémiologistes mandatés par l’Afssaps a estimé qu’en tenant compte des décès encore à venir, le nombre de victimes du Mediator se situerait plutôt entre 1 000 et 2 000 morts. En janvier 2011, Jacques Servier minimise avec cynisme les faits lors d’une allocution devant ses employés : 500 est un très beau chiffre marketing, mais il ne s’agit que de trois morts.
À ce jour, le procès est toujours en cours, mais les dernières procédures ont reconnu non seulement la responsabilité des laboratoires Serviers, mais aussi celle de l’état !
Wikipedia : Benfluorex

Merk – 2011

Les autorités américaines ont annoncé aujourd’hui que le laboratoire Merk avait accepté de verser un total de quelque 950 millions de dollars pour solder des poursuites au pénal et au civil liées à l’anti-inflammatoire Vioxx, vendu pour des indications non autorisées.

Le Figaro : Pharma: amende de 950m$ pour Merck

Sanofi – 2011

Le groupe pharmaceutique Sanofi est épinglé par un rapport du Sénat américain l’accusant d’avoir versé plus de 5 millions de dollars (environ 3,56 millions d’euros) à des associations médicales et à un scientifique afin qu’ils fassent pression auprès de la FDA pour retarder la mise sur le marché de la version générique du Lovenox en assurant que celle-ci pourrait ne pas être aussi sûre que l’original. Le sénateur démocrate du Montana Max Baucus, qui préside la commission des finances du Sénat, a souligné que les compagnies pharmaceutiques ne peuvent pas, tout simplement, être autorisées à dépenser des millions de dollars pour acheter des opinions de médecins qui prétendent à l’objectivité mais qui, bien au contraire, favorisent leurs produits.
Le Monde : Sanofi épinglé par un rapport du Sénat américain

Novartis – 2010

Novartis Pharmaceuticals Corporation a accepté de payer 422,5 millions $ pour régler la responsabilité pénale et civile découlant de la commercialisation illégale de certains produits pharmaceutiques
The United States department of Justice : Novartis Pharmaceuticals Corp. to Pay More Than $420 Million to Resolve Off-label Promotion and Kickback Allegations

AstraZeneca – 2010

AstraZeneca LP et AstraZeneca Pharmaceuticals LP paiera 520 millions $ suite aux accusations d’avoir commercialisé illégalement son médicament anti-psychotique Seroquel pour des usages non approuvés par la Food and Drug Administration (FDA), ainsi que d’avoir provoqué de fausses demandes de paiement soumises à des programmes d’assurance fédéraux, comprenant les programmes Medicaid, Medicare et TRICARE, au ministère des Anciens Combattants, aux programmes sociaux des employés de la santé et du Bureau des prisons.
The United States department of Justice : Pharmaceutical Giant AstraZeneca to Pay $520 Million for Off-label Drug Marketing

Allergan – 2010

Le fabricant pharmaceutique américain Allergan Inc. a accepté de plaider coupable et payer 600 millions $ pour régler sa responsabilité pénale et civile découlant de la promotion illégale de son produit Botox.
The United States department of Justice : Allergan Agrees to Plead Guilty and Pay $600 Million to Resolve Allegations of Off-Label Promotion of Botox

Poly Implant Prothèse (PIP) – 2010

Poly Implant Prothèse (PIP) était une entreprise française (liquidée en 2010) qui fabriquait depuis les années 2000 des prothèses mammaires. En 2000, la FDA avait déjà menacé PIP de poursuites après avoir constaté de graves malfaçons sur des implants salins. À partir de 2005, plusieurs plaintes sont déposées en Grande-Bretagne contre PIP concernant des ruptures de prothèses et des problèmes de santé. La société est ainsi condamnée à verser 1,4 millions d’euros, mais n’est pas inquiétée par la justice française et la certification de son produit pas remise en cause. Dès 2006, des plaintes concernant des prothèses défectueuses commencent à être déposées en France, et des chirurgiens esthétiques français tentent en vain d’attirer l’attention des autorités en 2008 et 2009, alors que PIP tente d’acheter le silence de plaignantes toujours plus nombreuses… Le 10 décembre 2013, Jean-Claude Mas est finalement condamné à 4 ans d’emprisonnement ferme pour escroquerie et tromperie aggravée et 75 000 euros d’amende, ainsi qu’à une interdiction définitive d’exercer une activité professionnelle en lien avec le monde sanitaire. Plusieurs cadres de la société sont aussi condamnés. On peut là aussi évoquer tout le cynisme de Jean-Claude Mas qui détailla par la suite toute la fraude sans la moindre gêne, ni sans avouer le moindre remords, déclarant Je savais que ce gel n’était pas homologué, mais je l’ai sciemment fait car le gel PIP, rapport qualité-prix c’était moins cher.
Wikipedia : Poly Implant Prothèse

Pfizer – 2010

L’anesthésiste Scott Reuben – référence dans son domaine et auteur d’une kyrielle d’études sur le traitement de la douleur post-opératoire pratiquement toutes financées par la firme Pfizer – n’a jamais mené les études qui ont fait l’objet d’au moins 21 publications dans diverses revues médicales prestigieuses, telles Journal of Clinical Anesthesia, Anesthesiology, Anesthesia and Analgesia, etc. Les études fictives en question avaient pour objet de démontrer l’efficacité du traitement des douleurs post-opératoires principalement par Celebrex, Lyrica et autres produits de Pfizer, qui a été le sponsor quasi exclusif de Reuben entre 2002 et 2007.
NY Times : The New York Times – Doctor’s Pain Studies Were Fabricated, Hospital Says

GlaxoSmithKline – 2010

GlaxoSmithKline (GSK), sixième groupe pharmaceutique mondial en 2009 (33,60 milliards de dollars de chiffre d’affaires), commercialise l’Avandia (rosiglitazone), un médicament contre le diabète. Des rapports confidentiels affirment que plus de 500 attaques et 300 troubles cardiaques pourraient être évités chaque mois en retirant l’Avandia du marché. Ce que confirme le rapport de deux responsables de la Food and Drug Administration (FDA). Depuis 1999, des dizaines d’études scientifiques indépendantes ont abouti à la même conclusion mais GSK riposte par des études privées faites par la firme et qui « prouvent  » l’innocuité de sa molécule. Selon une enquête du Sénat US, les cadres de GSK ont tenté d’intimider des médecins indépendants et cherché les moyens de minimiser le fait que les médicaments concurrents pouvaient réduire le risque cardiovasculaire. Il a seulement été demandé à GSK de fournir de nouvelles études, pas attendues avant… 2020 ! Le brevet de GSK sur Avandia expirant en 2012, le plus gros du risque commercial sera largement passé.
NY Times : The New York Times – Research Ties Diabetes Drug to Heart Woes

Eli Lilly – 2009

Eli Lilly a été condamnée à payer une amende de 1,4 milliard $ aux États-Unis en 2009, la somme la plus importante payée par une firme à cette date. Cette condamnation concernait le scandale de la promotion de l’usage hors-AMM de son médicament Zyprexa (olanzapine), pour le traitement de la démence, de l’agitation, de l’agressivité, de la dépression ou des troubles du sommeil.
The United States department of Justice : Eli Lilly and Company Agrees to Pay $1.415 Billion to Resolve Allegations of Off-label Promotion of Zyprexa

Pfizer – 2009

En 2009, Pfizer accepte de verser une amende record de 2,3 milliards de dollars US aux autorités américaines. La société était accusée d’avoir fait la promotion abusive de médicaments interdits par la FDA ; notamment le Bextra, le Geodon, le Lyrica et le Zyvox
Le Devoir : Le Devoir – Pfizer paie une amende record pour publicité abusive

Pfizer – 2009

Pfizer a signé jeudi 30 juillet un accord avec l’Etat de Kano, au nord du Nigeria, pour verser des indemnisations de 75 millions de dollars après des tests médicaux qui auraient entraîné la mort d’au moins onze enfants et des dommages physiques à 189 autres, dont la cécité, la surdité, des dommages cérébraux et des paralysies.
Le Monde : Le Monde Afrique – Nigeria : accord avec Pfizer pour indemniser des victimes de tests

Cephalon – 2008

Le fabricant de médicaments Cephalon, Inc. a été condamné à une amende de 650 millions $ pour avoir bafoué, depuis des années et sur une grande échelle , les règlements fédéraux en commercialisant pour des usages non-autorisés par la FDA ses trois médicaments traitant les douleurs du cancer, l’épilepsie et la narcolepsie.
Kenney McCafferty : $425 Million Cephalon Civil Settlement and Criminal Fine In America’s Largest Biotechnology Medicaid Fraud Case

Merk – 2008

Merck & Company a accepté de payer plus de 650 millions $ pour ravoir violé le statut de remboursement de Medicaid dans le cadre de sa mise sur le marché de ses médicaments Zocor et Vioxx. Merck avait offert des rabais importants pour ces deux médicaments si les hôpitaux utilisaient en grande quantité ces médicaments à la place des marques concurrentes.
The United States department of Justice : Merck to Pay More than $650 Million to Resolve Claims of Fraudulent Price Reporting and Kickbacks

Pfizer – 2008

Quatre ans après que les risques de complications cardiovasculaires du Bextra et le Cerebrex soit devenu largement médiatisées, le groupe américain a annoncé un accord d’un montant de 894 millions de dollars qui vise à l’abandon des plaintes liés à ses anti-inflammatoires Bextra et Celebrex aux Etats-Unis. Le Bextra, soupçonné d’augmenter les risques d’accidents cardiaques, a été retiré du marché américain en 2005, quant au Celebrex, toujours commercialisé, le laboratoire préfère mettre fin à de coûteuses procédures judiciaires en concluant un accord à l’amiable afin d’indemniser les plaignants et rembourser leurs frais judiciaires.
NY Times : Pfizer to Settle Claims Over Bextra and Celebrex

Perdue Pharma – 2007

La société qui fabrique l’analgésique narcotique OxyContin et trois dirigeants actuels et anciens ont plaidé coupable devant un tribunal fédéral et ont été condamné à une amende de 600 millions $ suite aux accusations d’avoir volontairement menti aux régulateurs, aux médecins et aux patients sur le risque de dépendance au médicament, celui-ci provoquant une addiction aussi puissante que l’héroïne.
NY Times : In Guilty Plea, OxyContin Maker to Pay $600 Million

Bristol-Myers Squibb – 2007

Bristol-Myers Squibb Company (BMS) et de sa filiale en propriété exclusive, Apothecon, Inc., ont accepté de payer plus de 515 millions $ pour résoudre un large éventail d’allégations civiles impliquant, entre autres méfaits, l’augmentation frauduleuse du coût d’un médicament utilisé principalement pour réduire les effets secondaires des traitements contre le cancer et d’autres médicaments génériques sans tenir compte de l’augmentation des coûts assumés par le gouvernement des programmes de soins de santé ou les personnes âgées et patients indigents.
The United States department of Justice : Bristol-Myers Squibb to Pay More Than $515 Million to Resolve Allegations of Illegal Drug Marketing and Pricing

Merk – 2007

Parmi les médicaments (tardivement) retirés du marché pour leur dangerosité, le Vioxx tient le record toutes catégories du mercantilisme le plus répugnant. 160 000 accidents cardiovasculaires, 30 000 morts sur le seul territoire des États-Unis. Le danger était connu depuis 2001 par la firme pharmaceutique Merck, mais le médicament a pu être vendu jusqu’en 2004. Ils se sont même permis de publier une fausse revue scientifique dans l’unique but de vanter leurs produits. Tellement bien faite que seuls les experts les plus avisés de la presse scientifique pouvaient détecter l’embrouille. Il faut dire que la molécule rapportait 2 milliards de dollars tous les ans. Merck a payé début novembre 2007 la somme de 4,85 milliards de dollars pour contenir les actions collectives en justice et dédommager la plupart des victimes.
À la suite de ce procès retentissant, La FDA est accusée d’avoir failli à sa mission alors qu’en France l’AFSSAPS continue de minimiser les effets secondaires du VIOXX. On peut aussi admirer le cynisme du ministre de la santé de l’époque qui avait déclaré : Le PDG de l’entreprise qui produit ce médicament a décidé de le retirer pour raisons de marketing. Il a eu peur pour le cours de Bourse de l’action de son entreprise et pour ses actionnaires. C’est lamentable.
AMESSI : La merveilleuse histoire du VIOXX

Schering-Plough – 2006

La société Schering-Plough Corporation, avec sa filiale, SCHERING Sales Corporation ont accepté de payer un total de 435 millions $ pour régler les accusations criminelles et la responsabilité civile pour des ventes et des programmes de marketing illégaux pour son médicament Temodar utilisé dans le traitement des tumeurs cérébrales et les métastases, Un Intron A pour le traitement du cancer superficiel de la vessie et de l’hépatite C. La résolution portait également sur la fraude envers Medicaid impliquant deux médicaments produits par Schering : le Claritin Redi Tabs, un antihistaminique non sédatif, et le K-Dur, utilisé dans le traitement des affections de l’estomac.
The United States department of Justice : SCHERING TO PAY $435 MILLION FOR THE IMPROPER MARKETING OF DRUGS AND MEDICAID FRAUD

UCB-Pharma – 2006

Le Distilbène : Ce médicament, censé prévenir les fausses couches, est commercialisé en France de 1947 à 1977. Dès 1971, la molécule est toutefois interdite aux États-Unis en raison de sa dangerosité. Surnommés «filles Distilbène », les enfants des femmes qui ont pris ce médicament ont développé des années plus tard des cancers très rares, ont été victimes de malformations génitales, ont connu des fausses couches à répétition, des naissances prématurées ou bien encore la stérilité. On estime que 160 000 enfants, dont 80 000 filles, les plus concernées, ont été exposés au produit en France. Interdit en France depuis 1977, ce n’est qu’après quinze ans d’une longue bataille juridique, que la Cour de cassation a définitivement confirmé en mars 2006 la responsabilité du laboratoire UCB-Pharma pour avoir distribué ce médicament. La Cour estime que le laboratoire a « manqué à son obligation de vigilance  » étant donné qu’il était au courant qu’« existaient, avant 1971 et dès les années 1953-1954 des doutes portant sur l’innocuité du DISTILBENE (…) et qu’en outre de nombreuses études expérimentales et des observations cliniques contre-indiquaient  » son utilisation.
Wikipedia : Diéthylstilbestrol

Serono – 2005

La société suisse Serono SA ainsi que ses filiales américaines et les entités connexes, a accepté de payer 704 millions $ pour régler les accusations criminelles sur ses opérations illégales de promotion, commercialisation et de vente de son médicament Serostim. Ce dernier est utilisé pour traiter les personnes souffrant du SIDA et atteinte du syndrome cachectique.
The United States department of Justice : SERONO TO PAY $704 MILLION FOR THE ILLEGAL MARKETING OF AIDS DRUG

AstraZeneca – 2005

la Commission européenne a infligé au groupe une amende de 60 millions d’euros pour avoir fait de fausses déclarations devant différents offices nationaux des brevets afin d’obtenir des certificats complémentaires pour prolonger de cinq ans la protection du Losec, un de ses médicaments phares utilisé dans le traitement des ulcères de l’estomac et d’autre part, d’avoir abusé des règles nationales concernant l’autorisation à la mise sur le marché des médicaments, afin d’éviter ou de retarder l’arrivée sur le marché de versions génériques de son médicament Losec
LegalNews : Legal New – La Commission européenne condamne le laboratoire AstraZeneca pour abus de position dominante au sens de l’article 82 CE

Gilead – 2005

Au Cameroun, les règles éthiques de la recherche biomédicale ne sont pas respectées par Gilead, entreprise américaine, qui teste sur 400 prostituées son antiviral Viread, sans leur consentement éclairé sur les risques encourus et sans prise en charge en cas de maladie déclarée au cours du test. Le promoteur de cet essai, Family Health International (FHI), le présente comme devant permettre de savoir si le Viread peut jouer pour le sida le même rôle que la pilule en matière de prévention de la grossesse. Il faut aussi savoir que FHI est un organisme financé à hauteur de 6,5 millions dollars par la Fondation Bill et Mélinda Gates…
IRIN : Essai clinique du Tenofovir : une question d’éthique

Schering-Plough – 2004

Schering Sales Corp., la filiale de vente, de marketing et de fabrication de médicaments de Schering-Plough Corporation, a plaidé coupable pour des accusations criminelles et condamné à payer une amende de 52,5 millions $, alors que Schering-Plough Corporation versera plus de 290 millions $ pour régler la responsabilité civile découlant des ventes frauduleuses de Claritin, son médicament blockbuster contre les allergies.
The United States department of Justice : SCHERING-PLOUGH TO PAY $345 MILLION TO RESOLVE CRIMINAL AND CIVIL LIABILITIES FOR ILLEGAL MARKETING OF CLARITIN

Pfizer – 2004

En 2004, Pfizer a dû payer 430 millions de dollars d’amende pour la publicité illégale de son antiépileptique Neurontin (Gabapentine), incitant les médecins à le prescrire dans des indications non autorisées, ce qui a porté les chiffres de vente à plus de 3 milliards par an. Pfizer a eu recours à des ghostwriters (« auteurs fantôme », employés par des sociétés de communication et n’ayant pas d’existence officielle), qui ont réécrit les études en fonction des exigences du service marketing de la firme, comme le montrent les échanges de courriels rendus publics. Kay Dickersin, experte de renom qui dirige le centre d’essais cliniques de l’université John Hopkins, nous apprend que sur les 21 essais cliniques qu’elle a eu à expertiser, 5 étaient favorables et 16 défavorables au Neurontin. Parmi les 16 montrant son inefficacité en dehors de l’épilepsie, seuls 6 ont été publiés, dont deux partiellement.
PharmaCritique : Pfizer accusé de manipulation des études sur l’efficacité du Neurontin

Astrazeneca – 2003

AstraZeneca a plaidé coupable suite à une accusation de délit de fraude dans les soins de santé et a accepté de payer 355 millions $ pour régler des accusations criminelles et civiles prouvant qu’il s’était engagé dans un programme national de commercialisation illégal d’un médicament contre le cancer prostate.
NY Times : AstraZeneca Pleads Guilty In Cancer Medicine Scheme

Schering-Plough – 2002

Schering-Plough Corp. A payé une amende de 500 millions $ pour régler les plaintes des régulateurs fédéraux au sujet des problèmes de contrôle de qualité au New Jersey et à Porto Rico les usines de fabrication de l’entreprise.
Philly.com : $500 million fine for Schering-Plough

TAP Pharmaceutical Products – 2001

TAP Pharmaceutical Products Inc. (« TAP »), un laboratoire américain majeur de produits pharmaceutiques, a accepté de payer 875 millions $ pour régler les accusations criminelles et la responsabilité civile dans le cadre de sa fraude sur le prix et la commercialisation du médicament Lupron, un médicament vendu par TAP principalement pour le traitement d’un cancer avancé de la prostate chez les hommes.
The United States department of Justice : TAP PHARMACEUTICAL PRODUCTS INC.AND SEVEN OTHERS CHARGED WITH HEALTH CARE CRIMES; COMPANY AGREES TO PAY $875 MILLION TO SETTLE CHARGES

GlaxoSmithKline, Rhône-Poulenc, Hoechst Marion-Roussel, Roche et Hoffmann-La Roche, etc… – 2001

Le 19 avril 2001, les 39 groupes pharmaceutiques, qui avaient porté plainte contre la promulgation d’une loi favorisant l’accès à des soins anti-Sida moins coûteux ont, outre l’abandon des poursuites décidé d’assumer tous les frais de justice. Selon les ONG, 400 000 personnes sont mortes du sida en Afrique du Sud depuis que les compagnies pharmaceutiques avaient bloqué la loi.
Sangonet : Sangonet – RECUL DES MULTINATIONALES PHARMACEUTIQUES : Après Pretoria, quelle politique contre le sida ?

Searle – 2001

L’aspartam à été découvert accidentellement par un chercheur du laboratoire Searle en 1965. La première autorisation de mise sur le marché limitée aux aliments solides est donnée en 1974 par la FDA sur des études qualifiées de « bidon » par un sénateur américain indépendant. L’enquête menée par la FDA confirme ces soupçons et amène à suspendre son autorisation fin 1975. L’autorisation de commercialisation de l’Apsartam sera rétabli en 1981 sous l’influence de Donald Rumsfeld qui vient d’entrer dans le gouvernement de Reagan avec Bush père (le même Rumsfeld qui a mené la guerre en Irak..). Rumsfeld, ministre, est curieusement l’ex-PDG de Searle. L’aspartam obtient alors son AMM dans les aliments solides, puis, sans vraie étude de toxicologie, dans les boissons (light et zero) en 1983.
Regards sur le Monde : Regard sur le monde – Histoire de l’Aspartame, histoire d’un poison

Givaudan et Morhange – 1972

L’affaire débute en août 1972 par la mort inexpliquée de plusieurs nourrissons à Paris et en province. Une enquête de l’INSERM établit que ces morts sont dues au talc Morhange et à la présence dans celui-ci, suite à une erreur de manipulation, d’hexachlorophène (un puissant bactéricide) en concentration excessive. Au total, cet accident industriel provoquera la mort de 36 bébés, 224 intoxications, dont 8 entraînant une infirmité totale. Givaudan, qui commercialise l’hexachlorophène en France, tente d’étouffer l’affaire, en proposant aux victimes, en échange du retrait des plaintes, une indemnisation que beaucoup de famille acceptent, à force d’acharnement des représentants de GIVAUDAN. Les familles désarmées sont en effet démarchées, pour ne pas dire harcelées à leur domicile. En 1980, les cinq principaux inculpés sont condamnés à des peines de prison avec sursis, réduites en appel puis amnistiées après l’élection présidentielle de 1981, ceci à la demande de Robert BADINTER, avocat de Hubert FLAHAUT (PDG de GIVAUDAN) durant le procès et devenu, depuis l’élection de François Miterrand, ministre de la Justice…
Source : Faits divers – le talc MORHANGE, l’amnistie honteuse

Dernière modification : 2021-07-14