Le cholestérol

Les débuts de la théorie du cholestérol :

En 1889, les chercheurs Lehzen et Knauss firent état d’un enfant mort subitement à l’âge de 11 ans. L’enfant était né avec une hypercholestérolémie familiale, une maladie qui induit une production excessive de cholestérol.
Plus tard, une série d’expériences furent effectuées sur des animaux de laboratoire. En nourrissant des lapins avec du cholestérol purifié, Nikolai N. Anitschkow démontra qu’ils développaient de l’athérosclérose. Bien sûr, les lapins n’ont pas ce genre de régime dans la nature, mais il semble qu’il n’ait pas tenu compte de ce minuscule détail.

En fait, la théorie du cholestérol démarra surtout à partir d’un mensonge :

En effet, au début des années 50, les États-Unis sont confrontés à une sérieuse augmentation des décès par maladies cardiovasculaires.
En 1955, Ancel Keys souhaite confirmer son hypothèse sur la corrélation entre consommation de graisses et augmentation du cholestérol (et donc des maladies cardio-vasculaires). Il fit une étude épidémiologique (étude des 6 pays) prétendant montrer que l’apport en graisses est en lien direct avec les crises cardiaques : le cholestérol boucherait les artères et le cholestérol sanguin dépendrait d’une alimentation riche en graisses.

Fausse étude des 7 pays

Le graphique présenté par Ancel Keys montre une corrélation presque parfaite entre la consommation de graisses et les décès par maladies cardio-vasculaires.

Hélas, afin de conforter sa théorie, il omit de mentionner plusieurs pays. Effectivement, certains pays comme la France, l’Autriche, l’Allemagne, etc. ne sont pas représentés, ceux-ci faisant partie des pays gros consommateurs de graisses saturées et comptant paradoxalement parmi les moins sujets aux maladies cardio-vasculaires. En fait Ancel Keys a choisi les pays qui suivaient sa théorie et lorsque l’on prend les données complètes des 22 pays qu’il a étudiés la corrélation est beaucoup moins évidente.

Vrai étude des 7 pays

Lorsque l’on prend les données pour les 22 pays analysés la corrélation est moins évidente, notamment pour les pays dans le cercle rouge.

N’oublions pas le lobby des industries sucrières :

Ensuite, dans les années 60, une organisation américaine regroupant les industriels du sucre, la Sugar Research Foundation (aujourd’hui Sugar Association) a rémunéré de nombreux scientifiques pour publier plusieurs études sur la relation entre le sucre, les graisses et les maladies cardiovasculaires[1]. Études qui prouvaient bien évidemment l’innocuité du sucre, tout en chargeant les matières grasses. Accusant ces dernières de tous les maux et surtout d’être l’unique vecteur des maladies cardiovasculaires.
Celles-ci continuent d’ailleurs encore et toujours de mener des campagnes de désinformation prônant l’innocuité du sucre avec la complicité des gouvernements successifs. N’oublions pas que récemment [2014] le ministère de l’éducation nationale avait confié au porte-parole de l’industrie du sucre [le CEDUS] le soin d’éduquer élèves et professeurs à la nutrition…
C’est dire l’importance de la compromission de nos élus !

Ensuite tout s’est emballé…

La chercheuse Stephanie Seneff (Senior Research Scientist at the MIT Computer Science and Artificial Intelligence Laboratory) l’explique très bien[2] :
« Au cours des dernières décennies, l’industrie pharmaceutique américaine (dorénavant, Big Pharma) a cherché une formule très réussie pour commercialiser la peur et la convertir en une industrie de plusieurs milliards de dollars.
L’algorithme est développé selon la méthode suivante :

  1. Trouver une substance dont la concentration peut être mesurée à un prix avantageux
  2. Trouver une maladie répandue, dont la présence est corrélée avec une forte concentration de cette substance
  3. Trouver un médicament qui réduit la concentration de cette substance
  4. Faire de la publicité agressive aux professionnels publics et médicales générales, revendiquant un remède miracle

Une substitution de variables : la substance est le cholestérol, la maladie est la maladie cardiaque et la drogue est le Lipitor et voila ! Par le biais de campagnes de publicité agressives, Big Pharma a réussi à convaincre le public américain et les médecins américains que les statines sont la meilleure chose depuis le pain en tranches. »
À partir de ce moment-là, la médecine moderne s’accrocha à la théorie de la toxicité du cholestérol (dont le taux est facilement mesurable, ce qui simplifie les choses…) et d’énormes moyens furent alors mis en œuvre pour transformer cette hypothèse en certitude. Hélas sans aucun succès !
Des tentatives répétées pour mettre les patients américains au régime hypocholestérolémiant n’eurent pas d’impact significatif sur leur mortalité. Même les essais désastreux du clofibrate n’ont pas eu raison de cette fumeuse théorie.
La machine à vendre des médicaments anticholestérol est en route et rien ne pourra l’enrayer. Les statines feront ensuite leur apparition et le lobbying des labos pharmaceutiques fera le reste[3]

Si vous souhaitez approfondir cette saga, je vous conseille cette remarquable synthèse sur le cholestérol et les statines parue sur le site Voix Médicales, excellent site aujourd’hui disparu, mais dont il en subsiste une archive[4].

Qu’est-ce que le cholestérol ?

Je vais citer Wikipedia : Le cholestérol est un lipide de la famille des stérols qui joue un rôle central dans de nombreux processus biochimiques. Le mot cholestérol désigne une molécule unique. Ce qui signifie que les termes de bon et mauvais cholestérol ne servent pas à désigner deux molécules différentes, mais font référence aux HDL et LDL, les transporteurs du cholestérol dans le sang.

À quoi sert le cholestérol ?

Il faut savoir que le cholestérol est indispensable à la vie, sans cholestérol le corps humain ne peut pas fonctionner et c’est la mort assurée. En effet, le cholestérol joue un rôle vital dans le corps et est essentiel au bon fonctionnement de plusieurs fonctions cruciales dont les fonctions cérébrales ; le développement hormonal (hormones du stress, de régulation du sucre et sexuelles) et la transmission de signaux entre les cellules nerveuses.
Le cholestérol est un élément crucial des parois des cellules, régulant la structure et les fonctions de signalisation dans le corps, et notamment des voies clés associées à la division des cellules et au cancer. Sa présence est notamment indispensable au développement du fœtus et c’est un élément essentiel du lait maternel.
En outre, il est dorénavant reconnu qu’un taux de cholestérol trop bas est préjudiciable à la santé sur le long terme. En effet, de plus en plus d’études scientifiques démontrent qu’en vieillissant un taux de cholestérol trop bas non seulement ne réduit pas les maladies cardiovasculaires, mais provoque surtout une augmentation spectaculaire (jusqu’à 600% !) des maladies mentales (démence, Alzheimer) et des décès (cancer, maladies du foie…). Tout ceci est tellement vrai (bien qu’à contre-courant de la pensée ambiante distillée par les labos) qu’une étude à même prouvé que dans le cas de pneumonie et d’infection pulmonaire, une supplémentation appropriée en cholestérol permet de diminuer la gravité de ces maladies et d’améliorer l’état nutritionnel des patients[5]
Pour plus de détail sur les effets nocifs d’un taux de cholestérol trop bas, je vous renvoie à la page 1001 raisons de ne pas faire baisser son cholestérol à l’aide de médicaments hypocholestérolémiants.

Il a aussi de nombreuses autres fonctions :

Il permet la synthèse des neurotransmetteurs par exocytose et donc la propagation de l’influx nerveux[6].

Comment est produit le cholestérol ?

Le cholestérol se retrouve dans les produits d’origine animale (viande, charcuteries, laitages, abats…) ainsi que dans les œufs, poissons, crustacés. Les plus riches en cholestérol étant la cervelle, le jaune d’œuf, le caviar, les petits crustacés, le foie, les produits laitiers.
Le cholestérol est produit majoritairement par le foie (environ 70 %), le reste provenant de l’alimentation. Ce qui signifie que même avec un régime à base d’aliments pauvres en cholestérol, vous n’influerez que sur environ 30 % du cholestérol total, et comme (que la nature est bien faite…) notre corps régule le taux de cholestérol en produisant une quantité moindre de cette substance lorsque la nourriture lui en procure plus (et inversement), globalement votre taux de cholestérol restera le même, peu importe la quantité de cholestérol ingéré avec les aliments.
Ce qui à été confirmé par plusieurs études ainsi que dernièrement dans le « Scientific Report of the 2015 Dietary Guidelines Advisory Committee »[7] : Auparavant, les « Dietary Guidelines for Americans » recommandaient à ce que l’apport de cholestérol soit limité à moins de 300 mg/jour. En 2015, les DGAC cessent cette recommandation, car les preuves disponibles ne montrent pas de relation notable entre la consommation de cholestérol alimentaire et le cholestérol sérique, en cohérence avec les conclusions de l’«AHA / ACC report». Le cholestérol n’est pas un élément nutritif dont la surconsommation soit préoccupante.

Comment fonctionne le cholestérol ?

Pour ce qui est du cholestérol ingéré, ce dernier est absorbé par l’intestin grêle pour y être transformé, puis est transporté (ainsi que le cholestérol produit par le foie) par la lymphe et le sang à travers le corps humain. Pour ce faire, il est incorporé dans une sorte de lipoprotéine : le LDL (low density lipoprotein). Les LDL transportent ainsi les lipides (dont le cholestérol) du foie vers tous les organes, et ce jusqu’à l’intérieur des cellules. Le cholestérol en surplus sera ramené vers le foie par les HDL (high density lipoprotein).
Une fois arrivé au foie, le cholestérol venant de la périphérie, mélangée avec celui qui vient d’arriver du tube digestif et celui qui vient d’être fabriqué sur place, sera trié : une partie sera embarquée à bord des LDL neufs et repartira faire un tour à la périphérie ; l’autre (celle jugée en excès), sera transformée en sels biliaires, incorporé dans la bile et déversée en haut de l’intestin grêle pour être éliminé. En route, une partie des sels biliaires sera utilisée pour être mélangé aux lipides alimentaires, sera absorbée et retournera vers le foie. Le reste étant définitivement éliminé.
Une autre lipoprotéine du cholestérol est le VLDL qui aide au transport des triglycérides dans le sang. Ce dernier n’est normalement pas mentionné dans les analyses car il n’y a aucune façon simple et directe de mesurer le cholestérol VLDL.

Contrairement à ce que l’on nous assène, il est faux de parler de bon ou mauvais cholestérol.

Il n’a pas de bon ou mauvais cholestérol, juste du cholestérol en général comprenant des LDL (chargé d’emmener le cholestérol vers les cellules) ainsi que des HDL (chargé de ramener le cholestérol en surplus vers le foie pour élimination ou réutilisation). Tout ce système est régulé, de telle sorte qu’un excès ou un déficit provoque des réactions destinées à le compenser. Comme toute fonction, celle-ci diminuera avec l’âge (d’où augmentation du cholestérol en vieillissant).
Il existe aussi une maladie génétiquement transmise qui ralentie fortement l’assimilation du cholestérol, celui-ci pouvant augmenter jusqu’à pouvoir dépasser les huit ou dix grammes. C’est l’hypercholestérolémie familiale, qui reste heureusement extrêmement rare, et c’est la seule forme d’hypercholestérolémie qui nécessite impérativement un traitement (et encore… la seule étude prenant en compte l’hypercholestérolémie familiale n’a pas montré une quelconque efficacité à réduire les maladies cardiovasculaires malgré une forte baisse du cholestérol ![8]).

Est-ce que faire baisser le cholestérol réduit le risque de maladies cardiovasculaires ?

Contrairement à ce que nous martèlent les labos, la réponse est plutôt contrastée.
Quelques éléments frappants :

  • La France est un des pays où l’on décède le moins de maladies cardiovasculaires, bien moins qu’aux USA (3 fois moins) ou qu’en Finlande (4 fois moins) et ce malgré un taux de cholestérol plus élevé…
  • Une étude a constaté qu’au Japon (pays ayant traditionnellement un taux de maladie cardiovasculaire parmi les plus bas), le taux de cholestérol y est devenu beaucoup plus élevé qu’aux États-Unis, mais la mortalité cardiovasculaire y est 67 % plus faible chez les hommes et 75 % plus faible chez les femmes par rapport aux États-Unis[9]
  • Les inhibiteurs de CETP : malgré une augmentation conséquente du cholestérol HDL et une baisse d’environ 70 % du cholestérol LDL, les essais ont tous démontré au mieux l’inefficacité du produit, au pire une augmentation spectaculaire des décès.
  • L’ézétimibe : malgré une baisse de plus de 30 % du cholestérol LDL, aucun bénéfice n’a été constaté, par contre l’essai clinique Essai clinique SEAS a constaté une augmentation de 70 % des cancers.
  • L’ézétimibe, la niacine, les fibrates et les résines font diminuer le taux de cholestérol, mais sont totalement inefficaces à réduire les maladies cardiovasculaires (et ont été déclarés comme tel par la HAS[10]).
  • Les statines : une très légère efficacité totalement indépendante du niveau de la baisse du cholestérol; normalement, plus on fait baisser le cholestérol, plus la mortalité devrait baisser. Ce qui n’est absolument pas le cas.
  • En outre, avoir un taux de cholestérol très bas n’empêche absolument pas de mourir de maladie cardiovasculaire…

Si le cholestérol n’est pas la cause des maladies cardiovasculaires, quelle en est donc la cause ?

Il faut savoir que de nombreuses causes autres que le cholestérol favorisent l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral, hélas les labos en ont détournés l’importance pour leurs plus grands profits[11].
Une étude clinique a répertorié les causes[12] favorisant les maladies cardiovasculaires, classées par ordre d’importance. On peut y voir que le cholestérol n’arrive qu’en 15e position au global et en 8e position en ce qui concerne l’Europe de l’Ouest. On peut aussi noter qu’il est quelque peu paradoxal de mettre, par exemple, l’Écosse ou l’Angleterre en commun avec la France, celle-ci ayant un taux de mortalité par maladies cardiovasculaires beaucoup moins élevé que ces deux pays malgré un taux de cholestérol plus élevé…).

Causes favorisant les maladies cardiovasculaires, classées par ordre d'importance

Pour les curieux et pour plus de précision, l’étude présente le schéma complet.

Personne n’a encore pu prouver lien entre un quelconque lien entre le taux de cholestérol sanguin et le degré d’athérosclérose dans les vaisseaux :

En effet plusieurs études post-mortem ont été effectuées sur de nombreux cas de décès dus aux maladies cardiovasculaires, et aucune n’a trouvée de corrélation entre taux de cholestérol et athérosclérose[13].
En outre, la plaque d’athérome est constituée d’un noyau nécrotique (débris cellulaires, cristaux de cholestérol et de calcium), entouré d’une couche fibreuse (cellules musculaires lisses, cellules spumeuses, cristaux de cholestérol), avec destruction de la lame limitante élastique interne. Le cholestérol occupant seulement 10 % du volume total de la plaque, on ne peut donc pas dire que « le cholestérol bouche les vaisseaux » à lui tout seul.

Y a-t-il un taux normal de cholestérol ?

Vaste débat et épineuse question…
Il est important de savoir que les recommandations concernant le taux de cholestérol sont édictées sous l’égide du NCEP (National Cholesterol Education Program) par des experts médicaux quasiment tous grassement rémunérés par de nombreux laboratoires pharmaceutiques, dont bien évidement ceux produisant des statines[14].
Il y a une trentaine d’année, un taux de cholestérol total jugé normal était d’environ 300 mg/dL.
Il a été ensuite progressivement abaissé jusqu’à une valeur de 180 mg/dL pour une personne n’étant pas considérée comme à risque. Ceci devant être insuffisant à maintenir la progression de la vente des statines, les labos pharmaceutiques ont donc trouvé la solution en édictant la règle du Lower is better : peu importe votre taux de cholestérol initial, ce dernier sera toujours trop élevé et il vous faudra impérativement le baisser… en prenant bien évidemment des statines…
Imaginez que l’on applique ce principe à l’obésité, vous trouveriez totalement absurde que l’on vous fasse perdre du poids même avec un IMC inférieur à la norme…
Les différents experts n’étant toujours pas d’accord sur une cible de cholestérol LDL à atteindre grâce aux médicaments hypocholestérolémiants, le NCEP a commis fin 2013 un super-calculateur[15] qui, en fonction de votre âge, de vos niveaux de cholestérol HDL et LDL, de votre tension artérielle et du fait si vous êtes fumeur ou non prévoit votre risque d’avoir un éventuel problème cardiovasculaires dans les 10 années à venir. Si ce risque dépasse les 6,5 %, vous êtes éligible à un traitement avec de fortes doses de statines.
Je ne m’étendrais pas sur la marge d’erreur prévisible de ce calculateur qui ne prend en compte aucune composante de l’hygienne de vie (sédentarité, alimentation, stress, pollution, obésité…) mais dont les résultats conseille le traitement systématique par statines de tous les hommes de plus de 55 ans et les femmes de plus de 60 ans.
Soit, rien qu’en France, un potentiel d’environ 18 millions de patients (janvier 2015), c’est-à-dire 3 fois plus qu’actuellement. Good business pour labos pharmaceutiques et leurs actionnaires !
Dans le but de prescrire encore plus de statines, les dernières recommandation (2016) aux états-Unis ne sont plus uniquement axées sur le cholestérol mais évaluées en fonction d’un score de risque global, dans lequel le cholestérol n’est qu’un aspect mineur. En bref, vous êtes un homme, vous avez plus de 60 ans, vous êtes en surpoids (ou bien vous fumez), vous devez prendre une statine ! Peut importe votre niveau de cholestérol…

Et en France ?

Pour l’instant, la France adopte les position de la Société Européenne de Cardiologie et reste campé sur la position d’un cholestérol bas, mais cette fois-ci sur le critère d’une baisse de 50 % du niveau de cholestérol[16].
Or la France se fait remarquer par un nombre de décès par causes cardiovasculaires 3 fois moins élevés qu’aux États-Unis[17] et ce malgré un taux de cholestérol plus élevé[18]. On peut aussi noter qu’on meurt moins de maladie cardiovasculaire en France que dans pratiquement l’ensemble de l’Europe[19].
Le fameux Paradox Français existerait-il vraiment ? Comme quoi le cassoulet avec un verre de vin rouge est meilleur que les moules/frites avec de la bière, et les deux étant largement meilleurs qu’un hamburger/milk-shake/coca…

Est-ce que le taux de HDL est important ?

Réponse de normand : oui et non…
Comme on l’a vu précédemment, le HDL permet de ramener le LDL en excédent ; donc effectivement plus le taux de HDL est élevé, plus le taux de LDL a tendance à être bas. Logique !
Donc augmentons le HDL, et comme ça tout rentre dans l’ordre. Je vous rassure, les labos y ont déjà pensés mais hélas tous les essais ont été catastrophiques : le médicament étant au mieux inefficace (DAL-OUTCOMES) ou démontrant de très nombreux effets secondaires (RADIANCE) et au pire le nombre de décès était extrêmement plus élevé (DEFINE, ILLUSTRATE, ILLUMINATE) !
En outre, plusieurs études sont parues depuis et prouvent qu’un haut taux de cholestérol HDL ne réduit pas les maladies cardiovasculaires. La dernière en date relève que la mortalité minimale se situe pour un taux de 40 à 70 mg/dl pour les hommes et 60 à 90 mg/dl pour les femmes, mais qu’un léger dépassement de part ou d’autre n’influe que peu sur la mortalité globale[20].

Mortalité par cause spécifique à l'âge en fonction du niveau de cholestérol HDL

 

 

 

 

 

Mortalité par cause spécifique à l’âge en fonction du niveau de cholestérol HDL
Les hommes et les femmes ont démontré un modèle similaire dans lequel des niveaux inférieurs de taux de cholestérol de lipoprotéines de haute densité (HDL-C) étaient associés à une mortalité toutes causes par rapport à l’âge et à une mortalité par cause spécifique.

La mortalité a également augmenté avec des niveaux plus élevés de HDL-C, en particulier chez les hommes. (Barres d’erreur = intervalles de confiance à 95 % des taux de mortalité totaux. CV = cardiovasculaire).
Une bonne hygiène alimentaire et une activité sportive régulière sont par contre des éléments favorables à une hausse naturelle (et sans risques…) du taux de cholestérol HDL…

 

 

 

 

 

Les pilules contraceptives et le cholestérol :

il est normal que le cholestérol monte quand on prend la pilule : le cholestérol est une substance qui sert au transport des médicaments dans le sang. Le cholestérol HDL (le « bon » cholestérol) s’élève un peu quand on prend des hormones (sinon les hormones en question ne seraient pas transportées !). Une élévation du cholestérol sous pilule n’a donc pas de signification inquiétante, et elle n’a aucune incidence sur la santé des femmes qui, pour la plupart, à l’âge où elles prennent la pilule, n’ont aucun facteur de risque vasculaire[21].

Relation entre cholestérol et mortalité :

C’est là que la controverse bat son plein !
De plus en plus d’études remettent en cause la politique d’un taux de cholestérol abaissé artificiellement et démontrent qu’en vieillissant, un taux de cholestérol bas n’a strictement aucune incidence sur les maladies cardiovasculaires, mais par contre est responsable d’une sérieuse augmentation (plus de 6 fois !) des maladies mentales (Alzheimer) et des décès par cancer ou maladies du foie…(cf page 1001 raisons de ne pas faire baisser son cholestérol à l’aide de médicaments).

Une étude pour le confirmer ?

Il y en a plusieurs mais pour des questions de simplicité, je me cantonnerai à deux exemples (vous pourrez trouver plus de références en page 1001 raisons de ne pas faire baisser son cholestérol).

1. Tout d’abord ce graphique extrait de l’étude « in the Renfrew and Paisley survey »[22]

Plasma cholesterol, coronary heart disease, and cancer

Mort / l OOO années-patient par rapport aux valeurs de cholestérol plasmatique après ajustement pour l’âge, l’indice de masse corporelle, la tension artérielle diastolique, le tabagisme et la classe sociale.

La ligne pointillée (0—0) représente les décès dus à une cardiopathie coronarienne ajustée pour l’âge seulement; un ajustement supplémentaire pour l’indice de masse corporelle, la pression diastolique, le tabagisme et la classe sociale n’a eu que peu d’effet. Le meilleur ajustement pour chaque pente est linéaire par analyse de régression logistique, sauf pour toutes les causes de mortalité chez les femmes, qui était curvilinéaire.
« Valeurs P » se rapportent aux tendances sur les cinquièmes des concentrations plasmatiques de cholestérol.

Même si l’augmentation de la mortalité cardiovasculaire est corrélée avec celle du cholestérol, on peut constater que globalement la mortalité toute cause diminue avec un taux de cholestérol un peu élevé, et reste stable même avec un taux de cholestérol franchement élevé (pour info : 6,6 mmol = 2,55 g/l et 7,3 = 2,78 g/l), sauf pour les femmes mais à partir d’un seuil plus élevé. Le taux idéal se situant (si l’on se réfère à la mortalité globale, le plus intéressant…) approximativement entre 5,6 et 6,6 mmol (2,16 et 2,55 g/l) pour un homme et à 7,2 mmol (2,78 g/l) pour une femme.
De plus, si l’on regarde la progression de la courbe vers la gauche, on n’ose imaginer ce que peut donner la progression de cette même courbe en fonction des taux de cholestérol largement inférieurs à 5 mmol tels que ceux atteint grâce aux nouveaux médicaments hypocholestérolémiants (inhibiteurs de la PCSK9) !
Il faut aussi savoir que cette étude s’est étendue sur une duré de 10ans, soit beaucoup plus que la plupart des études qui ne durent qu’entre 6 mois à 2/3 ans. Sachant qu’un cancer met parfois plusieurs décennies à se développer, il est évident que la plupart des études préalables à la mise sur le marché d’un nouveau médicament ne détecteront rien du tout…

2. L’étude norvégienne « Norwegian HUNT 2 study »[23]

portant sur 52087 patients, âgés de 20 à 74 ans, ayant participé à l’étude de santé de Nord-Trøndelag (chasser 2, 1995-1997) et ayant été suivis pour les causes de mortalité pendant 10 ans, voici quelles en sont les conclusions :

Dix ans incidence des maladies cardiovasculaires fatales pour 1000 personnes/années dans la population du Nord-Trøndelag (HUNT 2 study)

incidence des maladies cardiovasculaires fatales pour 1000 personnes/années

 

Globalement, on peut remarquer que les hommes ont plus de risques que les femmes de mourir de causes cardiovasculaires et les fumeurs que les non-fumeurs.
On peut aussi observer que le cholestérol n’est pas la seule cause, la tension artérielle a aussi son importance.
Cela dit, les risques sont relativement minimes (moins de 1 % de risque pour un non-fumeur) jusqu’à l’âge de 60 ans ; après, il est étonnant de constater que l’on a moins de risques avec un taux de cholestérol plutôt élevé…

 

 

 

Risque de décès par maladie cardiovasculaire associée avec différents niveaux de cholestérol total

Risque de décès de causes ischémiques en fonction du taux de cholestérol

 

 

Risque de décès par maladie cardiovasculaire associée avec différents niveaux de cholestérol total. Risque ratios et 95 % intervalle de confiance pour hommes (boîte bleue) et femmes (losange rouge) séparément. Ajusté pour âge, tabagisme et pression systolique artérielle.
Encore une constatation à contre courant de la pensée Lower is better du taux de cholestérol… Même avec un taux un peu élevé, on décède moins qu’avec un taux bas de cholestérol, le risque n’augmentant légèrement qu’avec un taux de cholestérol très élevé. Quant à la gent féminine, elle n’a aucun souci avec le cholestérol…

 

 

 

 

Risque de décès par maladies cardiaques ischémiques associée avec différents niveaux de cholestérol total

Risque de décès de causes cardiovasculaires en fonction du taux de cholestérol

 

Risque de décès par maladie cardiaques ischémiques associée avec différents niveaux de cholestérol total. Risque ratios et 95 % intervalle de confiance pour hommes (boîte bleue) et femmes (losange rouge) séparément. Ajusté pour âge, tabagisme et pression systolique artérielle.
Par contre, le fait d’avoir un taux de cholestérol un peu élevé augmente très légèrement et uniquement pour les hommes (les femmes restant protégées) le risque de décéder d’une maladie cardiaques ischémiques.

 

 

 

 

 

Risque de décès (toutes causes confondues) associée à différents niveaux des taux de cholestérol total

Risque de mortalité toutes causes en fonction du taux de cholestérol

 

Risque de décès (toutes causes confondues) associée à différents niveaux des taux de cholestérol total. Risque ratios et 95 % intervalle de confiance pour hommes (boîte bleue) et femmes (losange rouge) séparément. Ajusté pour âge, tabagisme et pression systolique artérielle.
Où l’on découvre que, même avec un risque légèrement plus élevé de maladies cardiovasculaires, on décède moins (toutes causes) avec un taux de cholestérol supérieur à la norme définie par les experts alors qu’un taux de cholestérol bas augmente le risque global de décès !

 

 

 

 

 

En conclusion :

Comme on peut le constater, l’importance du cholestérol sur le risque de décès prématuré ou sur l’espérance de vie a été considérablement surévaluée.
Seul un niveau de cholestérol exceptionnellement élevé comportera un risque au niveau des maladies cardiaques, par contre un taux de cholestérol simplement élevé vous sera profitable pour ce qui est des décès en général et passé 60 ans, un taux de cholestérol élevé vous protégera encore plus.
Avoir un cholestérol naturellement bas ou artificiellement abaissé par les régimes et/ou les moyens médicamenteux n’évite pas les maladies cardiovasculaires mais par contre augmente sérieusement le risque de maladie d’Alzheimer ainsi que le risque de décéder prématurément d’un cancer ou d’autres maladie infectieuses.
A contrario, certains éléments (tabac, hypertension, diabète) sont des facteurs aggravants alors que d’autres (alimentation, sport) ont une fonction préventive.
Le risque d’infarctus diminue fortement quand on cesse de fumer. Le simple fait de perdre du poids suffit à faire baisser la pression artérielle. Enfin, consommer beaucoup de fruits et de légumes, cuisiner à l’huile d’olive et manger du régulièrement poisson font baisser le risque de maladie cardiovasculaire. Le tout, sans médicament et surtout sans aucun effets secondaires ou indésirables…


  1. la nutrition.fr : Comment l’industrie du sucre a façonné les recommandations nutritionnelles officielles
  2. Stephanie Seneff : Statins, Pregnancy, Sepsis, Cancer, Heart Failure: a Critical Analysis
  3. AToute : La saga du cholestérol
  4. VOIX Médicales : Cholestérol et statines en 2013
  5. Journal of Food and Nutrition Research : Cholesterol Supplement can Alleviate the Severity of Pulmonary Infection of Patients with Hypocholesterolemia
  6. Wikipédia : Cholestérol : Rôle
  7. health.gov : Food and Nutrient Intakes, and Health: Current Status and Trends (page 32)
  8. Maladies cardiovasculaires, cholestérol et statines : le grand mensonge : Ezetimibe and Simvastatin in Hypercholesterolemia Enhances Atherosclerosis Regression
  9. NCBI : Continuous decline in mortality from coronary heart disease in Japan despite a continuous and marked rise in total cholesterol: Japanese experience after the Seven Countries Study.
  10. Haute Autorité de Santé : GUIDE DU PARCOURS DE SOINS Maladie coronarienne stable (page 31)
  11. Winckler’s Webzine : Quel message terroriste peut-on voir ces jours-ci à la télévision ?
  12. PubMed : A comparative risk assessment of burden of disease and injury attributable to 67 risk factors and risk factor clusters in 21 regions, 1990-2010: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2010.
  13. BMJ : Hypercholesterolaemia and its management – Should medical science ignore the past?
  14. NHLBI : ATP III Update 2004: Financial Disclosure
  15. American Heart Association : Risk Assessment Tool for Estimating Your 10-year Risk of Having a Heart Attack
  16. European Heart Journal : 2016 European Guidelines on cardiovascular disease prevention in clinical practice
  17. WORLD HEALTH RANKINGS : Coronary Heart Disease – Death Rate Per 100,000 – Age Standardized
  18. America Heart Association : Global Variation in the Prevalence of Elevated Cholesterol in Outpatients With Established Vascular Disease or 3 Cardiovascular Risk Factors According to National Indices of Economic Development and Health System Performance
  19. Etude MONICA : MONICA Graphics
  20. JACC : High-Density Lipoprotein Cholesterol and Cause-Specific Mortality in Individuals Without Previous Cardiovascular Conditions
  21. Winckler’s Webzine : Cholestérol : comment terroriser les utilisatrices de pilule…
  22. BMJ : Plasma cholesterol, coronary heart disease, and cancer in the Renfrew and Paisley survey
  23. Wiley Online Library : Is the use of cholesterol in mortality risk algorithms in clinical guidelines valid ? Ten years prospective data from the Norwegian HUNT 2 study

Dernière modification : 2024-01-07